Une grande partie des déchets électroniques est exportée illégallement

Le 03/05/2014 à 13:20 par Jacques zzSUEAYGhcIE

Selon un documentaire qui sera diffusé par Arte ce mardi 20 mai, les trois quarts des déchets électroniques européens échappent au recyclage et finissent en toute illégalité dans des décharges clandestines en Afrique, en Asie ou en Amérique latine. Il sera rediffusé jeudi 22 mai à 8h55 et samedi 24 mai à 10h20.

Sous le titre “La tragédie électronique”, Arte diffusera ce mardi 20 mai, à 20h50, une enquête sur le trafic des déchets électroniques. Ce documentaire, écrit et réalisé par Cosima Dannoritzer, affirme que les trois quarts des déchets électroniques européens échappent au recyclage et finissent en toute illégalité dans des décharges clandestines en Afrique, en Asie ou en Amérique latine. Ces déchets contiennent en effet des matériaux précieux (or, cuivre, etc.) qui attirent la convoitise des petits trafiquants et de la criminalité organisée.

Selon la réalisatrice, en Chine, ceux qui démontent les vieux ordinateurs récupèrent parfois aussi les puces électroniques pour les revendre. Certaines, réutilisées sans qu’on sache qu’elles sont usagées, et peuvent mettre en péril le pilotage d’un TGV, d’un avion…

A travers une enquête dense, elle démonte l’écheveau complexe de complicités et de négligences sui font sortir les trois quarts des 50 millions de tonnes de déchets électroniques produits chaque année des circuits officiels.

En 2012, l’Europe a décidé de renforcer les contrôles pour endiguer ce flot. Mais en quelques reportages édifiants, on voit qu’elle n’est pas au bout de ses peines. Il faut une demi-journée à un officier des douanes de Hambourg, consciencieux de surcroît, pour contrôler le contenu d’un conteneur, sachant qu’il en voit passer dix mille par jour.

La réalisatrice traque aussi, en milieu hostile, parfois à l’aide d’une caméra cachée, la revente et le stockage de déchets électroniques en Europe et en Asie. Des infographies, des exemples concrets, étayés de nombreux témoignages – militants, représentants des forces de l’ordre (gendarmerie, Interpol, douanes), acteurs de la filière de recyclage – permettent de découvrir les multiples failles du système.

Quelques données édifiantes sur le trafic des déchets électroniques (selon cette enquête) :

– A partir de 50 000 téléphones mobiles, 1 kg d’or et 10 kg d’argent peuvent être extraits, d’une valeur avoisinant 40 000 euros. Mais seulement 1% des téléphones mobiles sont actuellement recyclés en Europe.

– L’Europe dépense actuellement 130 milliards d’euros par an pour importer des métaux dits stratégiques, alors qu’une partie de cette demande pourrait être couverte par le recyclage des déchets électriques et électroniques.

– Il est illégal d’exporter des déchets électroniques. Mais il est légal d’exporter du matériel d’occasion en état de marche. De nombreux exportateurs exploitent cette faille entre les déchets électroniques et le matériel d’occasion car la différence n’est pas toujours visible.

35 000 commerçants et courtiers vendent des composants et des puces de seconde main sur Internet ou sur des marchés de l’électronique. La valeur de ces transactions est estimée à plus de 100 milliards d’euros par an.

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