Le Lesiss vient de créer une Commission e-santé dont l’objectif est d’impulser, grâce au dynamisme des acteurs de la société civile, une filière des technologies d’information de santé qui soit moins tributaire des décisions politiques.
“Ce qui a été désastreux dans le passé, c’est la multiplication d’expériences sans avenir qui n’ont pas réussi à passer à la vitesse supérieure”. Cet aveu honnête d’un haut responsable du ministère de la santé, lors d’un récent colloque sur le numérique dans le domaine de la santé, est révélateur d’une situation qui perdure depuis des décennies dans notre pays, souligne l’organisation professionnelle Lesiss (Les entreprises des systèmes d’information sanitaires et sociaux).
Tous les secteurs des technologies d’information sont touchés par “ce mal français endémique”, affirme le Lesiss : du SIH (système d’information hospitalier) jusqu’aux outils de partage d’information pour décloisonner la médecine de ville et la sphère hospitalière, sans oublier la télésanté.
Soucieux de rompre avec l’inertie en vigueur et de susciter une nouvelle dynamique à l’aube de l’élection présidentielle, le Lesiss vient de créer une Commission e-santé dont l’objectif est d’impulser, grâce au dynamisme des acteurs de la société civile, une filière des technologies d’information de santé qui soit moins tributaire des décisions politiques. Car, pour le Lesiss, “le retard français dans le domaine des technologies d’information de santé et pour l’aide à l’autonomie ne se résorbera pas avec de généreuses promesses”.
Dans la réalité, selon une récente étude européenne, la France affiche des scores assez médiocres dans le domaine des technologies d’information de santé : douzième rang concernant le télémonitorage des patients externes, vingt-et-unième s’agissant de la visioconférence, vingt-huitième en matière de PACS (numérisation des images médicales). “La patrie du meilleur système de santé au monde ne figure pas encore dans le quart-monde numérique, mais sans un sursaut urgent, elle pourrait finir par s’en approcher dangereusement”, alerte le Lesiss.
“Dans un marché atone, pour les acteurs du marché (donneurs d’ordre, utilisateurs, prestataires, investisseurs), l’alternative est donc simple : soit rester en ordre dispersé à attendre passivement des décisions qui ne viendront pas, ou trop tard, soit au contraire mutualiser énergies et réseaux pour concevoir des projets qui iront au-delà d’expérimentations perfusées sans lendemain, adossés à des modèles économiques pérennes”, ajoute-t-il. C’est pour répondre à ce défi que la “Commission e-santé” a été créée, constituée d’ores et déjà, lors sa fondation, de 32 entreprises adhérentes. Cette Commission est présidée par Paul Verdiel, administrateur Lesiss et président d’H2AD, épaulé par deux vice-présidents : Julien Martel (Alere France) et Alexis Westermann (Bluelinea).