Gérard Mouron, associé à Donna Strickland, et Arthur Ashkin se sont vus tous les trois récompensés pour leurs travaux sur les lasers et l’optique.
L’Académie royale des sciences de Suède vient de décerner le prix Nobel de physique 2018, pour une moitié, à l’Américain Arthur Ashkin (Bell Laboratories) et, pour l’autre moitié, au Français Gérard Mouron (École polytechnique et University of Michigan) et à la Canadienne Donna Strickland (University of Waterloo), pour leurs travaux sur les lasers et l’optique. Elle n’est que la troisième femme à recevoir ce prix, après la Française Marie Curie en 1903 et la Germano-Américaine Maria Goeppert-Mayer en 1963.
Arthur Ashkin a inventé des « pinces optiques » qui permettent de saisir particules, atomes, virus et autres cellules vivantes avec ces doigts de rayon laser. « Ce nouvel outil a permis à Arthur Ashkin de réaliser un vieux rêve de science-fiction : utiliser la pression de radiation de la lumière pour déplacer des objets physiques. Il a ainsi réussi à obtenir une lumière laser pour pousser de petites particules vers le centre du faisceau et les y maintenir », explique l’Académie.
Grâce à une approche ingénieuse, Gérard Mourou et Donna Strickland, eux, ont réussi à créer des impulsions laser ultracourtes à haute intensité, sans détruire le matériel amplificateur. Ils ont d’abord étiré dans le temps les impulsions laser pour réduire leur puissance maximale, puis les ont amplifiées et comprimées. Cette technique, appelée Chirped Pulse Amplification (CPA), est rapidement devenue la norme pour les lasers à haute intensité ultérieurs, dans les applications médicales et industrielles.