Présentés lors du colloque “TIC et santé”, qui s’est tenu le 1er février dernier à Bercy, ces projets, sélectionnés parmi 16 propositions, sont financés par les pouvoirs publics à hauteur de plus de 3 millions d’euros.
Trois projets innovants retenus par la DGCIS (Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services), permettant une meilleure prise en charge des maladies chroniques au domicile grâce aux technologies de l’information, ont présenté leurs travaux lors du colloque “TIC et santé”, qui s’est tenu le 1er février dernier à Bercy.
Sélectionnés parmi 16 propositions, ces trois projets (Vigisanté, Crom et Respir@dom) sont financés par les pouvoirs publics à hauteur de plus de 3 millions d’euros, a précisé Eric Besson, ministre chargé de l’Industrie. “Ils sont exemplaires pour plusieurs raisons. D’abord, ils reposent sur une alliance entre des offreurs de technologie, des hôpitaux, des assureurs et des associations de malades. Ensuite, ils proposent des solutions innovantes pour sécuriser les malades et éviter le recours trop fréquent à l’hospitalisation. Enfin, ils intègrent un pilote industriel avant un déploiement à plus large échelle. Car notre objectif est bien de passer de l’expérimentation locale de solutions à des déploiements de grande ampleur“, a souligné le ministre.
Vigisanté est un projet de dépistage et de suivi de l’hypertension artérielle au sein d’une entreprise du Nord-Pas-de-Calais. Le suivi est adapté à la sévérité de la pathologie (trois prises en charge différentes peuvent être mises en place) et il est effectué en grande partie à distance, grâce à des outils autocommunicants. Ces outils sont multiples, le suivi se fait en observant la tension artérielle, le poids, l’oxymétrie et le rythme cardiaque. Les données sont transmises à une base qui renvoie ses informations vers un système expert à destination du médecin, couplé à une plate-forme médicalisée d’accompagnement des patients par téléphone et Internet, dans le but de faciliter le suivi.
Crom est un projet organisationnel autour du retour et du maintien à domicile des patients sujets à des maladies chroniques. Leur action se centre sur les personnes atteintes d’insuffisance respiratoire, d’hypertension artérielle et d’insuffisance cardiaque. Ce projet prend place en région PACA. Il vise à accélérer les sorties d’hospitalisation en fournissant à domicile un contexte médico-social sécurisé. Il ambitionne, entre autre, de créer une réelle coordination entre le modèle médical (hôpital) et le modèle social (aides soignants, services de la ville…), dans le but de faciliter le retour du patient chez lui, mais aussi d’améliorer la qualité du suivi en rendant possible et efficace le partage des informations entre les différents intervenants.
Quant à Respir@dom, ancré en Ile de France, il axe son travail sur l’amélioration de la prise en charge à domicile des patients apnéiques traités par un appareil à pression positive continue. Cette machine, utilisée par le patient, envoie par connexion GPRS les données techniques de l’appareil vers un serveur sécurisé homologué “serveur médical”. Ces données sont ensuite récupérées après un processus d’identification sécurisée dans le dossier médical sommeil du Réseau “Morphée”. Parallèlement, le patient fait connaître son état clinique (tolérance de l’appareil, amélioration notée…) via des moyens télématiques (smartphone, Internet…). Ces données cliniques sont également acheminées vers le dossier médical sommeil où sera mis en place un système d’alertes qui prendra en compte à la fois les données cliniques et les données techniques. Ainsi sera déclenchée si nécessaire une intervention médicale ou technique avec possibilité d’ajustement à distance des réglages de l’appareil.
Ces trois projets portent des promesses d’améliorations au service des patients et de leur entourage. Ils contribueront certainement à modérer les dépenses de santé engendrées par la prise en charge à domicile en repensant les modèles utilisés jusqu’à présent.