Une vingtaine de rapports ont été publiés, d’innombrables colloques et salons sont organisés, la télésanté fait preuve d’une certaine effervescence. Mais dans les faits, le retard français ne s’estompe pas, estime les professionnels des systèmes d’information de santé.
Dans le domaine des technologies de communication pour la santé et l’aide à la prise en charge de la dépendance, l’agitation est à son comble, relève la fédération Lessis (Les entreprises des systèmes d’information sanitaires et sociaux).
Tout d’abord, notre pays est un très prolixe producteur d’études et de rapports sur le sujet. Entre 2008 et 2010, ce sont ainsi pas moins d’une vingtaine de rapports qui ont été publiés. “Et la plupart du temps aussitôt oubliés“, estime l’organisation professionnelle.
“S’il est désormais un autre domaine dans lequel le savoir-faire national s’exprime pleinement, c’est bien celui des séminaires, colloques, salons et autres forums. Cette effervescence événementielle autour d’un marché – celui des TIC santé et pour l’autonomie – s’organise d’ailleurs autour d’une amusante particularité : la plupart de ces événements font généralement s’exprimer le même microcosme d’intervenants, qui exposent avec grande assiduité de salons en séminaires les mêmes discours aux mêmes congressistes“, poursuit la fédération Lessis sur son site Internet. Celle-ci dresse d’ailleurs, non sans un certain humour, une liste non exhaustive des évènements passés et futurs.
Pour notre part, nous tenterons néanmoins d’annoncer dans chaque numéro de cette lettre sur les technologies électroniques pour les applications médicales, la manifestation qui nous semblera la plus représentative.
“Dans les faits, le retard français dans le domaine de l’économie numérique en général s’accroit année après année. La France pointe en effet en 20ème position dans le classement du “Digital Economy Ranking”, et a perdu 5 places en un an“(…) “Les TIC sectorielles dans les domaines de la santé et du médico-social n’échappent pas à cette règle, et il n’est pas certain que l’invraisemblable agitation événementielle, dont le résultat concret flirte avec le néant, sera de nature à ralentir cette descente vers les profondeurs du classement dans l’indifférence générale“, juge le Lessis… peut-être avec une certaine sévérité tout de même.