Selon une source proche du dossier, les discussions ont échoué en raison du prix demandé par Bouygues pour sa filiale, jugé trop élevé.
Dans un communiqué laconique, Orange indique, qu’“après avoir exploré les possibilités de participer à une opération de consolidation du marché français des télécoms, il juge que les conditions qu’il avait fixées “ne sont pas réunies aujourd’hui pour y donner suite”, faisant référence aux discussions qu’il avait entamé pour le rachat de l’opérateur Bouygues Telecom.
Selon une source proche du dossier, les discussions ont échoué en raison du prix demandé par Bouygues pour sa filiale, jugé trop élevé. Martin Bouygues aurait évoqué un montant de 7,5 à 8 milliards d’euros en préalable aux discussions pour la cession de sa filiale télécoms. Mais Orange n’aurait proposé que 6 milliards d’euros.
Par ailleurs, l’opérateur historique, qui avait publiquement exclu de participer seul à une consolidation du marché des télécoms mobiles en France, a échoué à trouver un terrain d’entente avec Iliad, l’autre prétendant possible pour ce rachat, en vue d’élaborer une proposition commune.
L’Etat français, qui détient 27% d’Orange, a plusieurs fois plaidé pour un retour à trois opérateurs sur le marché de la téléphonie mobile en vue de mettre un terme à la guerre des prix qui a pesé sur les revenus et les marges des acteurs du secteur. Reste à savoir si Iliad fera désormais une proposition en solo ou si des acheteurs étrangers pourraient être intéressés.
Reçu à l’Assemblée nationale, Martin Bouygues n’a pas caché sa colère et a décrit aux députés un sombre tableau : “50000 emplois détruits, 1 milliard de pertes de recettes fiscales, trois groupes du CAC 40 en difficulté… C’est un cas unique depuis la seconde guerre mondiale, dans le cas d’un secteur qui n’est pas exposé à la concurrence internationale”, a-t-il déploré. À ses yeux, cette situation a un responsable, l’Arcep, qui a “multiplié les avantages concurrentiels” au bénéfice de Free.