Equipé de lunettes 3D de réalité virtuelle, ce patient répondait à des tests de champ visuel projetés sur ses lunettes, ce en fonction des stimulations du cerveau réalisées via électrodes par le chirurgien.
Première mondiale au CHU d’Angers, le 27 janvier 2016, avec l’opération d’un patient affligé d’une tumeur cérébrale proche des connexions visuelles du cerveau: en effet, le patient, éveillé pendant l’opération et équipé de lunettes 3D de réalité virtuelle, a pu répondre en direct à des tests de champ visuel envoyés sur les lunettes 3D, en fonction de diverses stimulations réalisées via électrodes par le chirurgien.
L’utilisation de la réalité virtuelle a ainsi permis, dans ce cas, une extrême précision de l’intervention – de façon à ne pas léser les connexions cérébrales des nerfs optiques, ce qui aurait pu conduire à une altération définitive du champ visuel.
Traditionnellement, l’évaluation du champ visuel fait appel à des appareils volumineux, impossibles à utiliser au bloc opératoire.
Cette opération a été réalisée par l’équipe du professeur Philippe Menei.
Le programme de test du champ visuel a, lui, été créé par Marc Le Renard, enseignant en réalité virtuelle à l’ESIEA (Ecole d’ingénieurs en sciences et technologies du numérique) et membre du laboratoire INSH (Interactions Numériques Santé Handicap) dirigé par le docteur Evelyne Klinger de l’ESIEA.
Le projet Cervo
Cette opération est intervenue dans le cadre du programme de recherche Cervo (Chirurgie Eveillée sous Réalité Virtuelle dans le bloc Opératoire).
Lancé il y a deux ans, ce programme réunit l’équipe de neurochirurgie du professeur Menei et le laboratoire INSH.
Il a pour objectif la mise au point d’un dispositif de réalité virtuelle adapté à une utilisation en bloc opératoire. Ce de façon à immerger le patient dans un univers de tests (cognition, champ visuel…) et de relaxation hypnotique lors d’une chirurgie cérébrale éveillée – ce qui s’avère notamment intéressant pour la chirurgie cérébrale éveillée des enfants.
Le CHU d’Angers pratique la chirurgie éveillée du cerveau – qui permet grâce aux réponses de l’opéré aux stimulations par électrodes, de dresser une cartographie précise du cerveau – depuis les années 2000.
Cette chirurgie permet des ablations de tumeurs qui ne seraient pas réalisables avec un patient sous anesthésie générale.