L’Agence de l’Innovation pour les Transports (AIT) vise à coordonner les actions de soutien à l’innovation entre les différents services du ministère chargé des Transports, les laboratoires d’innovation des grands opérateurs publics et privés du secteur des transports français et les initiatives issues des territoires.
A l’occasion du Conseil ministériel pour le développement et l’innovation dans les transports (CMDIT) du 8 avril 2021, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des Transports, a annoncé la création de l’Agence de l’Innovation pour les Transports (AIT), qui vise à coordonner les actions de soutien à l’innovation entre les différents services du ministère, les laboratoires d’innovation des grands opérateurs publics et privés du secteur des transports français et les initiatives issues des territoires. Elle sera opérationnelle d’ici l’été 2021.
Face aux enjeux liés aux changements climatiques, à la révolution digitale et au besoin d’offrir de nouveaux services de transports adaptés à nos territoires, les transports doivent se réinventer. Pour relever cet immense défi, les démarches d’innovation sont la clé. Mais elles font souvent face à de nombreux freins : réglementation encore trop lourde, complexité des procédures administratives, méconnaissance des dispositifs de financement existants, inadaptation de ces derniers, ou encore difficulté d’accès aux territoires d’expérimentation.
C’est donc un impératif de lever ces points de blocage. Le ministre chargé des Transports a souhaité que l’administration joue pleinement son rôle de précurseur et d’accompagnement des acteurs qui inventent les transports de demain en créant l’Agence de l’Innovation pour les Transports (AIT).
Associant la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM) et la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), l’AIT renforcera les liens entre les services du ministère des Transports et les acteurs de l’innovation : instituts de recherche, start-up, incubateurs, grands groupes, industriels, PME et ETI, financeurs de l’innovation. Elle coordonnera les actions de soutien à l’innovation entre les services du ministère, participera à l’identification, la modélisation et le référencement d’innovations et accompagnera leur passage à l’échelle dans les territoires.
Parmi les projets mêlant transports et innovation, citons le projet Sepher pour des antennes radio alimentées par l’hydrogène vert. Les sites isolés de la Direction des Services de la Navigation Aérienne de la DGAC où sont implantées des antennes radio et des radars sont équipés de groupes diesel afin d’assurer une disponibilité permanente de l’énergie de ces infrastructures du contrôle aérien. Le projet Sepher vise à remplacer ces groupes électrogènes par une production d’énergies renouvelables. De l’électricité est produite par des piles à hydrogène, combustible fabriqué localement au moyen d’énergie fournie par des panneaux photovoltaïques. L’innovation réside dans la combinaison de ces deux technologies, développées avec Bouygues Énergies & Services, Powidian et BG Conseils. Un prototype est en cours d’évaluation avec l’antenne avancée radio de Sarlat (Dordogne) qui fonctionnera ainsi à 75% en autonomie énergétique, réduisant les émissions de gaz à effet de serre de près de 60%.
Autre projet, Acropole calcule en temps réel la consommation de carburant, les émissions de polluants (CO2, NOX, etc.) et l’impact sonore aux abords des aéroports. Ces informations permettront aux contrôleurs aériens d’aider efficacement les pilotes à réduire leur consommation en temps réel, et aux services de conception des routes et espaces aériens d’optimiser l’impact environnemental global de l’aviation civile. D’après les premières projections, l’utilisation d’Acropole pourrait contribuer à réduire de 5 à 25% les émissions en CO2 pour un aéroport comme Roissy-Charles-de-Gaulle, selon le type de trajectoire d’approche utilisée. Développé par la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) sur la base de recherches menées à l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile (Enac), ce projet d’intelligence artificielle s’attaque concrètement à améliorer l’impact environnemental des opérations aériennes.