L’Esia, l’association européenne du semiconducteur, demande aux décideurs politiques européens de transformer leurs paroles en actes.
Les industriels de la microélectronique réunis au sein de l’Esia (l’association européenne de l’industrie du semiconducteur) ont choisi ce 18 juin 2010 pour lancer un appel aux décideurs politiques européens. Ils leur ont demandé de transformer leurs paroles en actes lors de l’ouverture des travaux du groupe de haut niveau sur les technologies clés. Parmi ces technologies, identifiées en septembre 2009 par la Commission européenne comme étant stratégiques pour le développement de l’industrie européenne, figure en effet la microélectronique.
L’Esia s’alarme notamment de la perte d’influence de l’Europe en matière de production de semiconducteurs : “la baisse de la part de l’Europe dans le développement et la production de semiconducteurs au niveau mondial contraste avec leur importance croissante en matière d’innovation. Les semiconducteurs constituent la matière première de l’innovation pour des domaines cruciaux pour l’Europe tels que les solutions d’efficacité énergétique, le transport, le médical et la communication. L’Union européenne doit s’appuyer sur les semiconducteurs pour soutenir ses industries en croissance et pour l’emploi“, a souligné Peter Bauer, président de l’Esia. Le WSTS estime que le marché mondial du semiconducteur pourrait passer de près de 291 milliards de dollars en 2010 à plus de 320 milliards de dollars en 2012.
Selon l’association européenne, qui se base sur les statistiques du WSTS, l’Europe a connu une baisse régulière du marché des semiconducteurs par rapport aux autres régions du monde. En 2010, cette tendance devrait se poursuivre avec une part de marché de 13 % au niveau mondial (contre 18 % en 2004). Elle alerte également les décideurs européens sur une perte d’influence de l’Europe en matière de production des semiconducteurs, passant de 12,5 % de la production mondiale en 2004 à 9,6 % en 2009.
Après un recul de 22 % en 2009 (contre seulement 9 % dans le monde), le marché européen du semiconducteur pourrait croître de 28 % cette année (c’est-à-dire à un rythme de progression proche de celui du marché mondial), et poursuivre sur sa lancée avec deux années de croissance supplémentaires jusqu’en 2013, estime le WSTS. Si l’Europe veut profiter de ce regain de la demande, il lui faut agir. “Aussi, le groupe de haut niveau doit saisir la dynamique économique et politique actuelle et transformer les bonnes paroles en actes concrets”, conclut Martin Spaät, directeur de l’Esia.
Pour en savoir plus sur la position européenne en matière de semiconducteur, il est possible de consulter ce lien.