Le budget en recherche et technologie de la Défense a chuté depuis le début des années 1990, passant de 1,7 milliard d’euros à moins de 700 millions d’euros actuellement, alors que la concurrence des pays émergents se fait de plus en plus sentir.
“L’Etat doit consacrer un budget d’au moins un milliard d’euros par an à la recherche et aux technologies pour faire face à la concurrence accrue des pays émergents à bas coûts”, estime le Cidef (Conseil des industries de défense françaises).
Dans un livre blanc qu’il vient de publier, ce puissant lobby de l’industrie de la Défense s’inquiète d’une baisse des budgets de Défense. Il appelle notamment à un soutien de l’exportation d’armements (la France est la quatrième exportateur d’armes au monde), aux choix de grands programmes d’armement et à un renforcement de l’investissement public de Défense qui a chuté de 40 % en vingt ans. Le budget en recherche et technologie de la Défense a chuté depuis le début des années 1990, passant de 1,7 milliard d’euros à moins de 700 millions d’euros actuellement, a dénoncé Christian Mons, président du Cidef.
Au moment où les pays occidentaux réduisent leurs dépenses sous la pression budgétaire, des pays comme la Corée du Sud, la Turquie, l’Afrique du Sud ou le Brésil montent en puissance avec des prix largement inférieurs. “Ces pays ne sont pas très très loin de nos niveaux de compétence dans certains domaines” tout en étant “deux fois moins chers”, a expliqué Christian Mons lors d’une conférence de presse. “Un jour ou l’autre, les Etats majors qui ont des missions à remplir et des budgets contraints seront tentés de s’équiper dans ces pays-là”, a-t-il ajouté. “Si nous n’avons pas un avantage compétitif et technologique déterminant, nous ne pourrons pas justifier nos coûts”.
Le Cidef, fondé en 1990, représente 17,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2011, dont 35 % à l’exportation, et 165 000 emplois directs et indirects.