Une enquête menée par l’organisme IPC révèle que 90% des fabricants américains de matériels électroniques sont déstabilisés par la hausse des droits de douane imposée par les Etats-Unis sur les importations en provenance de Chine. 21% des interviewés ont déjà réduit leurs investissements et 13% ont prévu de diminuer leurs effectifs.

Une enquête menée par l’organisme IPC, association représentant les fabricants de matériels électroniques, auprès de ses adhérents américains, entre le 25 septembre et le 2 octobre 2019, a montré que 90% d’entre eux sont déstabilisés par la hausse des droits de douane imposée par les Etats-Unis sur les importations en provenance de Chine.

Cette étude révèle que les entreprises interviewées ont enregistré, en moyenne, une augmentation de droits de douane sur 31% du montant en dollars des produits qu’elles importent. Pour 25% d’entre elles, les augmentations concernent plus de la moitié du montant importé.

Pour 69% des interviewés, l’augmentation des droits de douane a eu pour conséquence une diminution de la marge bénéficiaire avec des retombées négatives : baisse des investissements aux Etats-Unis pour 21% des interviewés et réduction des effectifs (13%).

Plus d’un tiers des entreprises de l’enquête indiquent ne pas pouvoir augmenter leurs prix pour contrebalancer la hausse des tarifs douaniers. Enfin, 51% des interviewés indiquent pratiquer maintenant le sourcing avec d’autres pays que la Chine.

La hausse des droits de douane n’est pas la solution

« La hausse des droits de douane handicape les fabricants américains de matériels électroniques. La plupart d’entre eux ont à faire face à des problèmes d’approvisionnement ainsi qu’à une augmentation des coûts, et cela devrait s’aggraver au fur et à mesure que la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis se prolongera », constate Shawn DuBravac, responsable des questions économiques à l’IPC.

« Notre industrie a, depuis longtemps, fait face à des problèmes relatifs à la politique industrielle de la Chine – dont des subventions octroyées par Pékin à ce secteur et des violations de la propriété intellectuelle. Toutefois, tenter de résoudre ces pratiques déloyales par une augmentation des droits de douane revient à utiliser un marteau pour presser une orange. L’outil est inadapté et gâche le travail », dénonce, quant à lui, John Mitchell, le président directeur général de l’IPC.

« Nous demandons aux gouvernements des Etats-Unis et de Chine de réduire les droits de douane et d’entreprendre des négociations de façon à conclure un accord résolvant les problèmes qui de longue date enveniment les relations entre les deux pays… Nous demandons aussi à l’Organisation du Commerce Mondial (OMC) de jouer son rôle d’arbitre », annonce M. Mitchell.