Le groupe chinois avait plaidé coupable l’an dernier devant un tribunal fédéral du Texas, reconnaissant avoir fourni illégalement à l’Iran des technologies et des biens américains.
Le département américain du Commerce a interdit aux sociétés américaines de vendre des composants à l’équipementier télécoms chinois ZTE pour une durée de sept ans pour avoir enfreint les termes des sanctions économiques imposées à l’Iran. A Pékin, le ministère chinois du Commerce a indiqué mardi qu’il suivrait de près les développements de l’affaire et qu’il se tiendrait prêt à réagir pour protéger les intérêts des entreprises chinoises. Sans se prononcer sur le fond de l’affaire, le ministère chinois souligne que ZTE a investi massivement aux Etats-Unis, créant “des dizaines de milliers d’emplois” dans ce pays.
Dans le même temps, ZTE est également dans le viseur des autorités du Royaume-Uni, qui ont mis en garde lundi les opérateurs télécoms britanniques susceptibles de travailler avec le groupe chinois. Le Centre national de cybersécurité (NCSC) a estimé dans un communiqué que l’utilisation d’équipements et de services de ZTE faisait courir un risque à la sécurité nationale du Royaume-Uni, sans donner toutefois plus de précisions, indique l’AFP.
ZTE a dit de son côté qu’elle étudiait les implications de la décision américaine et qu’elle était en communication avec les “parties concernées”. La cotation de ses actions a été suspendue sur les Bourses de Hong Kong et de Shenzhen.
Le groupe chinois avait plaidé coupable l’an dernier devant un tribunal fédéral du Texas, reconnaissant avoir fourni illégalement à l’Iran des technologies et des biens américains. Il avait accepté de verser 890 millions de dollars (718 millions d’euros) en amendes et pénalités, un montant susceptible d’être augmenté de 300 millions de dollars. Une enquête fédérale conduite sur cinq ans a révélé l’année dernière que ZTE avait contourné l’embargo américain sur l’Iran en achetant des composants américains, en les intégrant dans son matériel et en les livrant illégalement dans le pays.
Dans le cadre de cet accord, l’équipementier basé à Shenzhen avait également pris l’engagement de licencier quatre salariés directement concernés et d’en sanctionner 35 autres en réduisant leurs primes ou en les réprimandant, ont déclaré à Reuters des responsables du département du Commerce. Or si elle a bien procédé aux quatre licenciements, la société chinoise a admis en mars qu’elle n’avait pas sanctionné les 35 autres salariés mis en cause.
ZTE “nous a fourni des informations reconnaissant pour l’essentiel avoir fait des fausses déclarations”, a déclaré un haut responsable du département du Commerce. “Nous ne pouvons pas nous fier à ce qu’ils nous disent”, a-t-il ajouté. “Et dans le commerce international, la vérité est très importante.”
On estime que les entreprises américaines fournissent de 25 à 30% des composants utilisés dans les équipements de ZTE, notamment dans les équipements de réseaux et les smartphones.
Le gouvernement américain enquêtait sur ZTE depuis la publication en 2012 par Reuters d’informations montrant que l’équipementier chinois avait signé des contrats de livraison de produits et de logiciels américains à TCI, le principal opérateur télécoms iranien, et à une filiale du consortium qui le contrôle, pour des millions de dollars.