Le groupe a annoncé son intention de supprimer 10 000 postes dans le monde dans le cadre d’un nouveau plan stratégique, présenté comme celui de la dernière chance par son nouveau directeur général, Michel Combes. Un plan qui n’est pas du goût du gouvernement qui demande “qu’il y ait une négociation au sein de l’entreprise pour sauver le maximum d’emplois et sauver le maximum de sites”, a déclaré le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Le gouvernement menace de faire barrage aux 900 suppressions d’emplois prévues par l’équipementier télécoms Alcatel-Lucent en France au moyen de la nouvelle loi sur la sécurisation de l’emploi.
Le groupe a annoncé son intention de supprimer 10 000 postes dans le monde dans le cadre d’un nouveau plan stratégique, présenté comme celui de la dernière chance par son nouveau directeur général, Michel Combes.
“Le gouvernement demande qu’il y ait une négociation au sein de l’entreprise pour sauver le maximum d’emplois et sauver le maximum de sites”, a déclaré le Premier ministre Jean-Marc Ayrault sur Europe 1, et a demandé à la direction de revoir son projet.
Il a précisé que ces négociations auraient pour cadre l’Accord national interprofessionnel (ANI) sur la modernisation du marché du travail conclu par les partenaires sociaux qui pourrait empêcher l’entreprise d’aller au bout de son projet, faute d’accord avec les syndicats.
Cette loi prévoit que plus aucune procédure de licenciements collectifs ne peut aboutir si elle n’a pas donné lieu à un accord collectif majoritaire ou, à défaut, à une homologation du plan social par l’administration.
Alcatel-Lucent prévoit de fermer rapidement ses sites de Toulouse (100 salariés) et de Rennes (120 salariés) tandis que trois autres implantations ont vocation à être cédés d’ici 2015.
Les effectifs français d’Alcatel-Lucent, aujourd’hui de 8 300 personnes, auront chuté de 50% depuis 2007, après la mise en œuvre du dernier plan de restructuration, le sixième depuis la fusion d’Alcatel avec le groupe américain Lucent.
Le président du Medef, Pierre Gattaz, a de son côté, lancé une mise en garde contre une intervention de l’Etat qui aurait, selon lui, pour effet de “retarder des catastrophes”.
Le directeur général d’Alcatel-Lucent, Michel Combes, a été auditionné le 15 octobre dernier par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale sur le plan de restructuration annoncé par son groupe. Le matin même de cette audition et quelques heures avant une grande manifestation des salariés du groupe, à Paris , il avait expliqué sur Europe 1 qu’Alcatel-Lucent “peut disparaître” si le plan de restruction est remis en cause. Et dans ce cas, “ce ne sont pas 900, mais 9 000 emplois en France – et non pas 10 000 mais 68 000 postes dans le monde – qui pourraient disparaître”, a-t-il déclaré.