Les chefs d’entreprises doivent, en moyenne, transmettre une trentaine de déclarations à l’administration : c’est dire le gain de temps substantiel que procurerait le coffre-fort électronique. 60 entreprises et 60 collectivités vont expérimenter cette solution à compter du mois prochain.
Le 8 décembre dernier, le pôle de compétitivité TES (Transactions électroniques sécurisées) présentait la phase industrielle des projets concrets de solutions numériques développés par ses membres et partenaires. Dans le cadre des “Rencontres du pôle”, la journée s’est articulée autour de la présentation de la plate-forme de développement de services NFC EasyMove, suivie d’un colloque portant sur le “coffre-fort électronique” avec en exergue le portail eGovBat*, projet pilote de dématérialisation globale des relations et des procédures administratives.
Le concept de coffre-fort électronique suscite le consensus tant dans la sphère privée que publique. Il permet d’envisager des gains de compétitivité considérables. En parallèle, il est garant d’une meilleure efficience des administrations publiques. Le coffre-fort électronique est donc, sans nul doute, porteur de simplifications administratives, et en ce sens, profitable à tous. Néanmoins, ces constats ne sont pas nouveaux et force est de constater que les mesures mises en place au cours des 20 dernières années n’ont pas porté leurs fruits. En effet, les pouvoirs publics ont oeuvré prioritairement dans le sens de la dématérialisation des déclarations. Mais, faute d’avoir opté pour un langage informatique commun avec les entreprises (XML) et d’avoir interfacé les portails administratifs, la dématérialisation n’a pas soulagé les opérateurs économiques. Les entreprises ont refait avec l’ordinateur ce qu’elles faisaient avec les formulaires papier.
Le principe du coffre-fort électronique est de numériser des données sensibles (bancaires, de santé, administratives), de les stocker dans un support hyper sécurisé, mais en gardant une ergonomie qui en garantisse la facilité d’usage. Pour exemples, Air France et Allianz Protect ont lancé leur coffre-fort numérique en février 2010 ; La Poste en met un à disposition de ses usagers sur simple inscription gratuite… et a recensé quelque 100 000 adhérents en six mois d’existence.
Mais le grand public connaît davantage les systèmes tels que les proposent Skype, Apple, Google. Pourtant, les entreprises françaises sont en mesure de proposer des solutions aux banques et aux collectivités. Par ailleurs, le coffre-fort électronique alimente le contenu du projet de loi adopté en octobre dans le cadre du “Plan de simplification de la vie administrative des PME”.
Les chefs d’entreprises doivent, en moyenne, transmettre une trentaine de déclarations à l’administration : c’est dire le gain de temps substantiel que procurerait le coffre-fort électronique (les spécialistes parlent de 60 milliards d’euros d’économies potentielles pour tous secteurs confondus). Les appels d’offres publiques supposent, en particulier, des démarches très lourdes représentant des kilos de papier. Les entreprises du bâtiment ont été les premières à être sensibilisées à une simplification administrative offerte par cette solution. Un prototype de coffre-fort électronique sera ainsi expérimenté dès le mois prochain par les entreprises de la Fédération française du bâtiment (FFB). 60 entreprises et 60 collectivités sont parties prenantes dans cette expérimentation. Une plate-forme opérationnelle devrait ensuite être mise en place à la fin juin 2012, et être élargie à d’autres partenaires d’ici deux ans.