Le Conseil d’analyse stratégique (CAS), rattaché aux services du Premier ministre, vient de publier une note d’une dizaine de pages sur la télésanté. Elle inclut sept recommandations portant sur les progrès en cours et à venir permis par la télésanté à l’horizon 2030.
Le Conseil d’analyse stratégique (CAS), rattaché aux services du Premier ministre, vient de publier une note d’une dizaine de pages sur la télésanté intitulée “Quelles opportunités pour l’offre de soins de demain ?”
Cette étude s’efforce de préciser à quoi devra ressembler l’offre de santé en France dans vingt ans. Deux leviers d’action sont disponibles. D’une part, le développement des coopérations entre professionnels de santé. D’autre part, la production de soins à distance grâce aux technologies de l’information et de la communication (TIC). “Mais aujourd’hui, son potentiel reste à exploiter”, reconnaît le CAS.
“La télésanté demeure un secteur émergent, confronté à des freins juridiques, économiques et culturels“, souligne l’étude. “Lever ces obstacles permettra de passer d’expériences éparses, nées sous l’impulsion de quelques acteurs, à un déploiement plus ambitieux”.
“Dans un schéma idéal, l’apport de la télésanté ne se cantonnera pas à la dématérialisation des procédures existantes. Elle sera aussi à l’origine d’un saut qualitatif en engendrant de nouveaux services, des pratiques plus collégiales et une réorganisation des structures sanitaires selon leur degré de spécialisation. Les TIC contribueront à faire de l’usager un coproducteur de santé. La télésanté abolit les distances, permet d’aller chercher la compétence spécialisée au bon moment, où qu’elle se trouve, et de jouer sur les complémentarités professionnelles. Elle pourrait pallier l’actuelle fragmentation du système de santé français”, explique encore l’étude.
L’organisation professionnelle Lessis (Les entreprises des systèmes d’information sanitaires et sociaux) apporte son soutien à cette étude. “Comment ne pas souscrire à une telle déclaration de foi et aux sept recommandations formulées à l’heure où notre système de santé, autrefois classé sur la première marche du podium mondial, se détériore inexorablement ?”, s’exclame le Lessis.
“La première des recommandations (créer un dossier infirmier informatisé qui soit compatible avec le dossier médical personnel – DMP) sera d’autant plus facile à mettre en œuvre que des travaux menés pendant près d’un an, conjointement entre Lessis et le premier Syndicat d’infirmiers libéraux, ont d’ores et déjà permis d’en sérier les grandes lignes. Il ne reste donc plus qu’à passer aux actes”, estime le Lessis. “A ce sujet, il est illusoire d’attendre de la puissance publique, cantonnée dans un rôle de régulateur, qu’elle assure seule la dynamique et les financements nécessaires. C’est à la société civile et en particulier aux acteurs économiques qui en sont une composante essentielle, de faire preuve d’initiatives”, conclut-il.
L’étude du CAS est téléchargeable en suivant ce lien
Les sept propositions du CAS :
– Créer un dossier infirmier informatisé qui soit compatible avec le dossier médical personnel (DMP).
– Favoriser l’appropriation de la télésanté par les soignants :
• par des actions de sensibilisation à destination des professionnels de santé ;
• par des modules de formation communs aux différents professionnels de santé.
– Développer les formations qualifiantes en télésanté pour les ingénieurs et techniciens, offrant des recoupements de programmes entre filières sanitaires et technologiques.
– Établir un guide national de bonnes pratiques, rassemblant protocoles et contrats types nécessaires à la réalisation des actes de télémédecine.
– Dans le cadre d’une évolution de la rémunération des professionnels de santé, tester pendant deux ans une grille tarifaire pour les actes de télémédecine combinant forfaitisation et paiement à l’acte.
– Développer l’envoi de messages personnalisés à destination des patients par le biais du site web de l’assurance maladie.
– Donner la possibilité aux usagers de transmettre à l’assurance maladie leurs remarques sur leur prise en charge par le biais du site sécurisé Ameli-direct.