Les dirigeants européens ont notamment revu à la baisse leurs ambitions sur les dépenses dites d’avenir (amélioration de la compétitivité, recherche, innovation), ce qui compromet fortement notre capacité à rattraper notre retard dans ces domaines.
Les dirigeants des Etats européens ont conclu vendredi 8 février, après 24 heures de négociations, un accord sur leur budget pour 2014-2020. Il sera pour la première fois en baisse, à 908,4 milliards d’euros de crédits de paiement — c’est-à-dire sur ce que l’Union européenne envisage de débourser effectivement — et à 960 milliards d’euros de crédits d’engagement, en baisse de 3,4% par rapport à 2007-2013,.
Ils ont particulièrement revu à la baisse leurs ambitions concernant les dépenses dites d’avenir (amélioration de la compétitivité, recherche, innovation, réseaux de communication, etc), ce qui compromet fortement notre capacité à rattraper notre retard dans ces domaines.
“Ce budget est réaliste et guidé par des préoccupations pressantes”, a estimé Herman Van Rompuy, président du Conseil européen. “Nous ne pouvions simplement pas ignorer les réalités économiques extrêmement difficiles de l’Europe”. L’enveloppe consacrée aux politiques d’amélioration de la compétitivité et de soutien à la croissance et à l’emploi est certes augmentée de plus de 34 milliards d’euros, à 125,6 milliards, par rapport à la période 2007-2013. Mais la Commission européenne avait initialement proposé un budget de 164,3 milliards, et Herman Van Rompuy, 139,5 milliards d’euros. Il semble que ce soit le Royaume-Uni qui ait été partisan d’une réduction de budget, et qu’il ait réussi à entraîner l’adhésion de nombreux autres Etats membres. Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a brandi la menace d’un vote des députés européens contre ce budget.