Les premiers pas de la RNT se sont faits dans une relative discrétion, le 20 juin dernier, car aucun des grands réseaux privés ni Radio France ne participent à ce lancement, ces derniers lui préférant la radio sur IP.
Après des années de discussions entre les parties prenantes (CSA, grands réseaux et radios indépendantes), la radio numérique terrestre (RNT) vient enfin d’être lancée à Paris, Marseille et Nice, le 20 juin dernier. Mais les premiers pas de la RNT se sont faits dans une relative discrétion car aucun des grands réseaux privés ni Radio France ne participent à ce lancement, ces derniers lui préférant la radio sur IP.
Michel Cacouault, le président du Bureau de la radio qui représente les grands réseaux (RTL, Europe 1, NRJ et NextRadioTV), estime que “la RNT est vouée à l’échec”.
Seules les radios indépendantes et sélectionnées par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) en 2012 vont émettre en RNT depuis l’une des trois villes sélectionnées pour son démarrage.
L’un des problèmes vient du fait que la RNT n’est pas compatible avec les récepteurs classiques, et qu’aujourd’hui, seulement 10% des voitures neuves sont déjà équipées d’auto-radios compatibles. De plus, les grands réseaux ne souhaitent pas investir dans les équipements nécessaires à la RNT. Ils estiment que la RNT suppose “soit de lourdes subventions publiques, soit des aides privées significatives”.
Le Sirti (Syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes) est d’un avis contraire et encourage, quant à lui, les radios indépendantes “à rejoindre le combat pour la radio numérique pour tous, gratuite, libre d’accès et diversifiée”.
Mais pour les grands réseaux, la radio numérique existe déjà depuis longtemps à travers le réseau Internet et les réseux mobiles. De fait, 6,3 millions de personnes écoutent déjà la radio sur IP (ordinateur, tablette ou smartphone…), soit 11,9% des Français, selon Médiamétrie. Une situation qui compromet fortement l’avenir de la RNT telle que le voit le Sirti.