Ces 7 milliards d’euros seront investis selon trois priorités, la décarbonation de l’industrie pour contribuer à l’atteinte de la neutralité carbone en 2050, le développement des mobilités lourdes à l’hydrogène ainsi que le soutien d’une recherche d’excellente et le développement des offres de formation.
La relance est l’occasion pour la France de se positionner à la pointe des technologies de rupture qui seront au cœur du monde de demain. L’hydrogène décarboné est l’une d’entre elles. Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, viennent d’annoncer un plan hydrogène d’un montant de 7 milliards d’euros.
Ils expliquent avoir la conviction que l’hydrogène décarboné sera l’une des grandes révolutions de notre siècle : pour la décarbonation du secteur industriel, pour développer et déployer des solutions de mobilité sans émission, pour stocker l’énergie et apporter des réponses complémentaires à l’intermittence des énergies renouvelables.
La France a été parmi les premiers pays à identifier tout le potentiel de l’hydrogène notamment sa capacité à réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en étant compétitif. Dès 2018, notre pays a fait le choix de soutenir la filière et y a consacré des moyens dans le cadre du Programme d’investissement d’avenir (PIA). L’enjeu est écologique, technologique et économique. Il s’agit de créer et structurer un écosystème industriel de pointe qui soit compétitif à l’international.
Dans le cadre de ce plan, la France devrait accélérer massivement ces investissements en engageant, d’ici 2030, 7 milliards d’euros, dont 2 milliards d’euros dès le plan de relance. Objectif : : conjuguer le développement technologique et la transition écologique.
Ces 7 milliards d’euros seront investis selon trois priorités, la décarbonation de l’industrie pour contribuer à l’atteinte de la neutralité carbone en 2050, le développement des mobilités lourdes à l’hydrogène ainsi que le soutien d’une recherche d’excellente et le développement des offres de formation. L’enjeu de cette stratégie est de favoriser un passage rapide à l’échelle industrielle pour permettre une baisse significative des coûts de production.
Cette stratégie nationale s’inscrit dans une logique européenne. Si nous voulons acquérir et conserver un avantage compétitif, si nous voulons rester au meilleur niveau mondial et devancer les industries américaines et asiatiques sur le long terme, nous devons unir nos forces à l’échelle européenne, en faisant collaborer les chercheurs, en facilitant les coopérations industrielles et en regroupant nos financements. La Commission européenne a publié le 8 juillet 2020, dans la continuité des travaux sur les chaînes de valeur stratégiques, sa stratégie hydrogène pour l’Union européenne : l’Europe consacre ainsi l’hydrogène comme une technologie clé pour atteindre ses objectifs climatiques et la création d’emplois industriels.
A cette occasion, la Commission européenne a créé la Clean Hydrogen Alliance, qui permettra d’organiser et coordonner les travaux collectifs des Etats membres et des différents industriels sur cette thématique, et à laquelle la France contribuera activement. Plusieurs États membres ont déjà exposé leur stratégie sur l’hydrogène, comme l’Allemagne ou le Portugal. D’autres ont prévu de le faire prochainement.
La France sera mobilisée, aux côtés de ses partenaires européens et de la Clean Hydrogen Alliance, pour l’instruction et la construction d’un Projet Important d’Intérêt Européen Commun (PIIEC), qui permet de financer conjointement la création d’une chaîne de valeur à l’échelle européenne sur l’hydrogène, à l’instar des projets qui ont été financés dans le cadre du « plan batteries ». Des échanges rapprochés avec l’Allemagne permettront notamment d’identifier des projets communs à porter dans le cadre de ce PIIEC. La France sera également impliquée dans les travaux permettant de lever différents verrous (règlementaires, normatifs, financiers) afin de favoriser l’émergence d’une chaîne de valeur européenne durable et résiliente.