TSMC, le plus grand fabricant de puces sous contrat au monde, a commencé à commander de l’eau par camions-citernes pour approvisionner certaines de ses installations à travers l’île.
Après la Covid-19 qui a entraîné des pénuries de semi-conducteurs affectant l’industrie automobile, la vague de froid au Texas qui a affecté les usines de NXP, Samsung et Infineon, le tremblement de terre au Japon qui a a secoué Fukushima, entraînant l’arrêt de la principale usine de semi-conducteurs de Renesas, l’industrie des semi-conducteurs est secoué par une nouvelle plaie : la sécheresse à Taïwan.
Ce nouveau problème de source naturelle affecte notamment deux des plus grands fondeurs mondiaux : TSMC et UMC, lesquels sont contraints de recourir à des camions-citernes pour empêcher des arrêts de production. La fabrication de tranches pour semi-conducteurs nécessite en effet de grandes quantités d’eeau dans les usines de ces deux géants de la fonderie.
Pour lutter contre la sécheresse, les autorités taïwanaises ont mis en place des restrictions sur l’approvisionnement en eau des usines des villes du centre et du sud de l’île où se trouvent les principaux parcs technologiques. Les niveaux d’eau dans plusieurs réservoirs de la région centrale et méridionale de l’île sont inférieurs à 20% par rapport à la normale, après des mois de faibles précipitations et un été sans typhons, précise l’agence Reuters.
Le ministre taïwanais de l’Économie Wang Mei-hua, a demandé aux entreprises de réduire leur consommation d’eau de 7 à 11%. Cela arrive au plus mauvais moment pour l’industrie automobile mondiale qui souffre déjà de la pénurie de semi-conducteurs depuis plusieurs mois et alors que les fondeurs de Taïwan (les plus importants au niveau mondial) s’apprêtaient à engager des efforts pour réserver une part plus importante de leur production à cette industrie.
Pour tenter de remédier à cette situation, TSMC, le plus grand fabricant de puces sous contrat au monde, a commencé à commander de l’eau par camions-citernes pour approvisionner certaines de ses installations à travers l’île. “Nous préparons notre future demande en eau”, a déclaré TSMC à Reuters. TSMC utilise à lui seul l’équivalent de 8000 citernes d’eau par jour.
Pour le moment, il n’y a aucun impact sur la production de tranches pour puces mais la situation pourrait devenir critique si les restrictions devaient s’amplifier. Vanguard et UMC ont signé, eux aussi, des contrats pour être approvisionnés par camions-citernes et ont déclaré qu’il n’y avait pas non plus d’impact sur leur production. TSMC et UMC font venir de l’eau de lieux comme le nord-est de l’île. Car si le centre et le sud, où leurs usines sont situées, n’ont pas connu des fortes pluies depuis un moment, ce n’est pas le cas du nord-est où la pluie est tombée 27 jours d’affilée.