D’ici 2025, l’adoption des robots dans les usines devrait améliorer de 30% la productivité dans de nombreuses industries et réduire les coûts de main d’oeuvre d’au moins 16% dans des pays comme la Corée du Sud, la Chine, les Etats-Unis, le Japon et l’Allemagne. Mais certains pays comme la France, sont à la traîne, souligne un rapport du Boston Consulting Group.
L’utilisation de robots industriels avancés est proche du décollage, affirme une étude du Boston Consulting Group (BCG). Un développement de la robotique qui devrait permettre une amélioration de la productivité dans de nombreux secteurs, conduisant à accroître jusqu’à 5 points de pourcentage la compétitivité des pays impliqués dans l’exportation de biens industriels, selon le BCG.
L’étude prévoit que l’investissement dans les robots industriels va s’accélérer considérablement au cours de la prochaine décennie, et croître de 10% par an, contre 2% à 3% actuellement. En conséquence, le coût de main-d’oeuvre pourrait être inférieure de 16% à ce qu’il n’est aujourd’hui dans les 25 pays les plus exportateurs. Selon les industries et les pays, la valeur produite par opérateur pourrait augmenter de 10% à 30%, en plus des gains de productivité provenant d’autres mesures mises en place pour améliorer les procedés de fabrication.
Jusqu’à 18% à 33% de réduction des coûts de main d’oeuvre après ajustements liés à d’autres améliorations
Les gains les plus importants se produiront dans les pays qui seront à la pointe du déploiement de robots industriels, comme la Corée du Sud, la Chine, les Etats-Unis, le Japon et l’Allemagne. Les coûts de main d’oeuvre en 2025, après ajustement des chiffres de l’inflation normales et application d’autres mesures d’amélioration de la productivité, devraient être de 18% à 33% inférieurs dans ces économies où les robots seront utilisés.
En Chine, l’un des plus grands marchés au monde pour les robots, un plus grand recours à l’automatisation pourrait compenser une part significative de la perte de compétitivité qui devrait résulter de la hausse rapide des salaires et des défis croissants de recrutement.
La France est à la traîne
Les économies où les investissements en robotique sont à la traîne et où la faible croissance de la productivité est déjà un problème, sont susceptibles de voir leur compétitivité en matière de fabrication se détériorer davantage au cours de la prochaine décennie, ajoute l’étude du BCG qui cite nomément dans la liste de ces pays “à la traine”, la France, l’Italie, la Belgique et le Brésil. “Pour de nombreux fabricants, les principales raisons pour ne pas remplacer les opérateurs par des robots sont d’ordre économique et sont liées à des limitations techniques”, a déclaré Michael Zinser, un partenaire du BCG spécialisé par la production.
Dans un certain nombre d’économies à coût du travail élevé qui n’ont pas beaucoup recours à la robotique, le frein principal est la réglementation du travail rigide qui fait qu’il est plus difficile de remplacer les travailleurs par des postes robotisés. De plus, plusieurs de ces pays tels que la Belgique, la France, l’Italie et le Brésil, ont déjà vu leur compétitivité s’éroder au cours de la dernière décennie par rapport aux autres économies en raison de la hausse des coûts et une faible croissance de la productivité, rappelle le BCG.
Bien que les robots industriels aient déjà été utilisés dans les usines depuis des décennies, les robots accomplissent à ce jour seulement 10% des tâches de fabrication qui pourraient être accomplies par des machines. En 2025, le BCG estime que la partie des “tâches automatisables” effectué par des robots pourrait passer à près de 25% au niveau mondial, toutes industries manufacturières confondues.
Une convergence de facteurs est susceptible d’alimenter le décollage de la robotique dans de nombreuses industries à court terme. Tout d’abord, leur coût est en baisse. Par exemple, le coût total de possession et d’exploitation d’un environnement robotique de soudage a plongé de 27% en près de 10 ans, passant en moyenne de 182000 dollars en 2005 à 133000 dollars en 2014 et leur prix devrait encore chuter de 22% d’ici 2025, selon l’étude. Dans le même temps, les performances des systèmes robotiques (notamment leur vitesse et leur flexibilité, entre autres) sont susceptibles de continuer à s’améliorer d’environ 5% chaque année. La combinaison de l’amélioration des prix et des performances devraient grandement s’accélérer dans le temps et rendre le coût des robots plus rentable que le coût du travail de main d’oeuvre dans de nombreuses industries.
Les progrès de capteurs de vision, des systèmes de préhension, et des technologies de l’information sont le moteur de cette amélioration de prix et de performances.
“Les fabricants devraient commencer à se préparer partout à la robotique”, a affirmé Harold L.Sirkin, consultant au BCG “et proposer des formations pour leur personnel de leur main-d’œuvre afin qu’ils acquièrent des compétences nouvelles”. “La révolution de la robotique à venir pourrait remodeler sensiblement le paysage mondial de la fabrication”, conclut-il.