L’IRT (Institut de recherche technologique) SystemX lance le projet LRA, « Localisation et Réalité Augmentée » : un double enjeu tant pour l’automobile que pour le ferroviaire dans le cadre du développement de transports à pilotage autonome. Pour rassurer le conducteur, de nouvelles interfaces homme-machine et solutions de localisation devront en effet être développées.
SystemX, unique IRT en Ile-de-France dédié à l’ingénierie numérique des systèmes du futur, développe de nouvelles expertises de logiciel critique et d’usage dans le domaine de la localisation et de la réalité augmentée avec le projet LRA. D’une durée de 3 ans et mobilisant 13 personnes équivalent temps plein, ce projet s’adresse aux secteurs de l’automobile, pour le développement du véhicule autonome et connecté, et du ferroviaire, dans les évolutions des solutions de signalisation, dans un contexte où l‘on observe une évolution majeure des technologies de localisation et des interactions conducteur / véhicule / environnement avec l’automatisation de la conduite d’un véhicule de transport.
La combinaison de la localisation et de la réalité augmentée assurent aux véhicules automobiles et ferroviaires performance et sûreté de fonctionnement au moindre coût. « La localisation pour le guidage est aujourd’hui en grande partie réalisée par le GPS, pour l’automobile, et pour le ferroviaire, par des capteurs coûteux et sensibles à l’environnement. Par ailleurs, de nouvelles modalités d’aide à la conduite telles que le fonctionnement de la voiture en mode autonome (mode qui permet au conducteur de déléguer la conduite au véhicule) nécessitent de repenser l’interaction homme-machine », explique François Stephan, directeur de programme Systèmes de Systèmes au sein de l’IRT SystemX.
Le projet LRA va identifier et tester des technologies destinées à être intégrées dans le véhicule automobile proposant un mode autonome, véhicule qui devrait arriver sur le marché au début des années 2020. Les conducteurs ne pourront utiliser le mode autonome en toute sérénité que s’ils en comprennent le fonctionnement. Des interfaces de réalité augmentée pourraient permettre aux conducteurs de mieux accepter et utiliser ce mode.
Le projet s’attachera plus particulièrement à la délégation de conduite sur autoroute et sur voie rapide avec plusieurs configurations de vitesse, en particulier la situation de bouchon et celle de trafic fluide. Il s’agira donc d’autonomie partielle et ciblée du véhicule grâce à la mise en place d’un logiciel superviseur de conduite intégré dans l’automobile.
Dans ce cas de figure, la réalité augmentée présente un véritable intérêt ergonomique pour le véhicule autonome car elle devrait permettre notamment de donner au conducteur une meilleure conscience de la situation qui l’aidera à avoir une réactivité adéquate en cas de reprise en main du véhicule. On note que plusieurs technologies de Réalité Augmentée sont utilisées dans le projet, notamment : la surface d’affichage en vision « tête haute » (HUD – Head-up display) progressivement élargie pour une meilleure optimisation des informations.
Par ailleurs, le projet LRA va étudier deux cas d’usage ferroviaires en conservant les mêmes objectifs en sûreté de fonctionnement grâce au développement de nouvelles technologies telles que des capteurs de localisation plus précis, plus fiables et moins chers qu’aujourd’hui.
L’apport de l’analyse de scène (une des fonctions de la Réalité Augmentée) permet de reporter au conducteur du train les informations de signalisation latérale positionnées sur le bord des voies, en particulier les limitations de vitesse, les feux jaune/rouge, les annonces de croisement routier, les zones de gare/station, sans déployer de nouvelles solutions d’infrastructure.
Les partenaires du projet sont Alstom Transport, M3 Systems, Oktal, Renault, Safe-River, SysNav, Valeo et le CEA List.