5 milliards d’euros seront alloués par les principaux investisseurs institutionnels français au financement des entreprises innovantes sur les trois prochaines années : 2 milliards d’euros dans des fonds de capital-risque spécialisés sur le segment du « late stage » et 3 milliards d’euros pour des fonds gérés par des gestionnaires d’actifs spécialisés sur l’investissement dans les valeurs technologiques cotées.
L’ascension rapide et continue de la « French Tech » a fait de la France l’un des principaux écosystèmes technologiques au monde. Il connaît ces dernières années une très forte accélération : les montants levés par les start-up ont été multipliés par quatre en cinq ans pour atteindre 3,6 milliards d’euros en 2018. Ce chiffre devrait être dépassé cette année avec déjà 2,8 milliards d’euros levés au premier semestre ; treize levées de fonds supérieures à 50 millions d’euros ont été réalisées au premier semestre 2019, contre douze sur l’ensemble de l’année 2018 et six en 2017 ; la France a vu naître 9 licornes (start-up valorisées plus d’un milliard d’euros n’ayant pas encore effectué de sortie – revente ou introduction en bourse) dont 4 rien qu’au premier semestre 2019.
Cette accélération a largement été favorisée par l’action du gouvernement ces deux dernières années (baisse de la fiscalité du capital, assouplissements réglementaires dans la loi du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises, plan relatif à l’intelligence artificielle, actions en faveur de l’attractivité internationale, etc.). Illustration de cette réussite, le Next40, sélection des quarante start-up françaises les plus prometteuses, a été dévoilé ce 18 septembre. Ces entreprises créeront plus de 7000 emplois directs dans les douze prochains mois sur l’ensemble du territoire national.
L’écosystème français vient de dépasser celui de l’Allemagne, mais reste encore significativement derrière celui du Royaume-Uni. L’Europe dans son ensemble souffre d’un retard par rapport aux écosystèmes américains et chinois. Si elle compte pour près d’un quart du produit intérieur brut mondial, l’Union européenne ne représente que 10% des indicateurs de technologie émergente.
Objectif : compter 25 licorenes d’ici 2025
Pourtant, faire émerger des leaders technologiques de rang mondial est critique pour la France. Plus du tiers des emplois créés aujourd’hui aux Etats-Unis le sont directement et indirectement par le secteur technologique. Les start-up françaises créeront près de 25000 emplois directs dans les douze prochains mois. Le gouvernement s’est donc fixé comme objectif de dépasser le nombre de 25 licornes d’ici 2025 mais également de faire émerger plusieurs entreprises valorisées plus de 5 à 10 milliards d’euros afin de s’imposer à l’échelle internationale. Pour y parvenir, s’attaquer aux freins qui entravent la croissance des start-up françaises est une priorité. Ces freins portent principalement sur le financement, l’environnement réglementaire et administratif, ainsi que le recrutement.
Pour faire émerger des leaders technologiques de rang mondial, la stratégie du gouvernement vise donc à lever ces freins, en développant les investissements français et internationaux pour assurer le financement des derniers stades de développement (grosses levées de fonds et introduction en bourse) ; renforçant le soutien de l’État envers les start-up, afin de créer un environnement règlementaire et administratif propice à leur croissance ; accroissant le vivier de talents disponibles pour les start-up.
Le rapport rendu par Philippe Tibi en juillet a mis en lumière les difficultés persistantes des start-up à financer leurs phases d’industrialisation et d’internationalisation, c’est-à-dire à trouver des financements pour des levées supérieures à 50 millions d’euros (« late stage ») et pour la cotation. Pour répondre à ces difficultés, sous l’impulsion du gouvernement, les investisseurs institutionnels français (assureurs, banques, fonds de retraite, etc.) ont annoncé le 17 septembre se mobiliser, aux côtés des acteurs publics (Caisse des dépôts, Bpifrance, programme pour les investissements d’avenir), pour combler cette faille de marché.
5 milliards d’euros seront alloués par les principaux investisseurs institutionnels français au financement des entreprises innovantes sur les trois prochaines années : 2 milliards d’euros dans des fonds de capital-risque spécialisés sur le segment du « late stage » et 3 milliards d’euros pour des fonds gérés par des gestionnaires d’actifs spécialisés sur l’investissement dans les valeurs technologiques cotées.