Fin 2011, la France comptait seulement 655 000 abonnés raccordés à la fibre optique, alors que 5,9 millions de foyers sont raccordables, souligne une étude de l’Idate. De l’ordre de 20 à 30 milliards d’euros seraient nécessaires pour un déploiement massif.
Fin 2011, la France comptait seulement 655 000 abonnés au très haut débit via la fibre optique, alors qu’un total de 5,9 millions de foyers sont raccordables, souligne une étude de l’Idate (Institut de l’audiovisuel et des télécoms en Europe) réalisée à la demande du Centre d’analyse stratégique. Ce faible taux de pénétration s’explique en partie par la bonne qualité du réseau de cuivre par lequel transite l’ADSL, qui fait que les usagers ressentent peu le besoin de basculer vers un abonnement très haut débit, souligne l’Idate.
Prenant en exemple des pays très avancés – Corée du sud, Japon, Suède – où le niveau de couverture réseau et le nombre d’abonnés sont particulièrement élevés, le rapport estime qu’aucun d’entre eux ne peut être cependant considéré comme un modèle, tant les facteurs constitutifs de leur performance sont spécifiques.
Etant donné les différences de ces pays avec la France en termes de degré d’urbanisation, de prédominance de l’habitat collectif ou encore d’intensité de la concurrence, “il n’existe pas d’arguments permettant de conclure que le recours à d’autres mécanismes économiques aurait pu conduire, à ce stade, à un déploiement plus rapide“, affirme l’Idate.
L’objectif de l’Etat est de raccorder 70 % de la population dès 2020, puis 100 % en 2025, et une enveloppe de deux milliards d’euros a été allouée à ce déploiement, dont 900 millions destinés aux seules collectivités. “Ce sont des montants significatifs mais les besoins sont très supérieurs, de l’ordre de 20 à 30 milliards d’euros“, estime le Centre d’analyse stratégique.
“Il faut assurer un suivi attentif de la réalité du déploiement et des engagements pris par les opérateurs et les fonds prévus par le gouvernement pour le déploiement de la fibre optique doivent être complétés par des ressources qui restent à définir“, poursuit-il. “L’essentiel de ces ressources ne peut avoir pour origine que les acteurs de l’Internet eux-mêmes, opérateurs, fournisseurs de contenus, équipementiers“, tels Google ou Facebook, estime-t-il. Il y a quelques jours, Nicolas Sarkozy a réitéré son souhait d’imposer les géants du net en France.