« Il y a un certain nombre de projets de rachat, sur lesquels nous ne sommes pas favorables », a déclaré le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. Il n’a pas cité les projets auxquels il faisait allusion, mais au moins deux acquisitions dans le secteur des semi-conducteurs sont en cours en Europe : celles du britannique Arm et de l’allemand Siltronic.
La dépendance de l’industrie européenne aux composants électroniques venus d’Asie la rend vulnérable, a regretté le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, lors d’un point presse en duplex avec le le Commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, alors que la pénurie mondiale de semi-conducteurs met à l’arrêt de nombreuses usines automobiles.
Il a notamment prévenu que l’Europe et la France devaient « veiller à éviter le rachat d’entreprises stratégiques » par des concurrents étrangers ». « Il y a un certain nombre de projets de rachat, sur lesquels nous ne sommes pas favorables », a-t-il insisté. Il n’a pas cité les projets auxquels il faisait allusion, mais au moins deux acquisitions dans le secteur des semi-conducteurs sont en cours en Europe : l’américain Nvidia est sur le point d’acquérir le britannique Arm, tandis que le taïwanais GlobalWafers a récemment relevé son offre pour acquérir son concurrent allemand Siltronic. La finalisation de ces deux opérations sont cependant dépendantes de l’accord de plusieurs autorités de la concurrence. Bruno Le Maire a mis en avant « soit le droit de la concurrence, soit les textes qui existent au niveau européen ou au niveau national sur les investissements étrangers » pour éviter de tels rachats.
Il propose aussi que l’Union européenne adopte « dès cette année » un nouveau projet important d’intérêt européen commun (PIEC) dédié à l’électronique. « La France a déjà identifié 18 projets » qui pourraient être « éligibles » à ce projet, a indiqué Bruno Le Maire. Il estime que l’enjeu devient d’autant plus urgent avec la pénurie de semi-conducteurs qui touche le monde actuellement et notamment le secteur automobile.
Aux Etats-Unis, le nouveau président américain Joe Biden a indiqué que son administration envisageait d’intervenir pour débloquer les chaînes d’approvisionnement, par exemple en développant une production aux Etats-Unis ou via un renforcement de la « coopération » avec ses partenaires.
La France a de son côté lancé une cellule de crise sur le sujet qui réunit les filières électronique et automobile. L’objectif dans cette situation d’urgence est « d’avoir une meilleure allocation des composants », a expliqué lundi Bruno Le Maire.