D’un format de carte de crédit, la nouvelle carte nationale d’identité électronique incorpore deux empreintes digitales et une photographie de son titulaire dans une puce sécurisée.
Cela fait au moins vingt ans que l’on en parle. Mais cette fois, le ministère de l’Intérieur l’annonce officiellement : la carte d’identité électronique va voir le jour. Sa naissance a été autorisée par la Cnil (qui a cependant émis des réserves à propos du stockage et de la sécurisation des données personnelles) et a fait l’objet d’un décret publié au Journal officiel le 14 mars. Elle sera déployée à compter du 2 août prochain pour les nouvelles demandes. Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, chargée de la Citoyenneté, en a fait la présentation à la presse ce mardi après-midi à l’Imprimerie nationale.
Cette démarche de modernisation de la carte d’identité, dont l’actuel format datait de 1995, vient en application d’une réglementation édictée par le Parlement européen et le Conseil européen sur le renforcement de la sécurité des cartes d’identité et des permis de séjour délivrés aux citoyens de l’Union européenne ainsi qu’aux membres de leur famille exerçant leur droit à la libre circulation. Ce titre permettra à son titulaire de justifier de son identité et servira de titre de voyage dans l’Union européenne. La France était l’un des cinq derniers États membres de l’Union européenne à ne pas disposer d’une carte d’identité électronique.
D’un format de carte de crédit, la nouvelle carte nationale d’identité électronique incorpore deux empreintes digitales et une photographie de son titulaire dans une puce sécurisée qui permettra de lutter de façon efficace contre l’usurpation d’identité. Selon le ministère de l’intérieur, cette carte est très difficilement falsifiable. Par ailleurs, un cryptogramme et un cachet électronique visible (CEV) contiennent les informations d’état civil (nom, prénom, sexe, numéro d’identité, nationalité, pays, signature électronique).
Plus de 33 000 victimes d’usurpation d’identité en 2020
La priorité numéro un qui a guidé la conception de ce nouveau titre d’identité est la lutte contre les faussaires. 33 288 personnes ont été victimes d’usurpations d’identité en 2020. Près de 9000 personnes ont été arrêtées en raison de la détention de faux papiers et une trentaine de filières criminelles ont été démantelées, précise le minisère de l’Intérieur. “Le coût pour les victimes et la collectivité est considérable”, souligne-t-il.