Selon une étude de l’UFC-Que Choisir, 55% des ménages ne disposent pas d’une puissance d’abonnement cohérente avec leur consommation et verraient donc leur facture augmenter suite à l’installation de Linky.
Alors que, début juillet, le Premier ministre a acté le déploiement du compteur communicant “Linky”, qui équipera à partir de 2016 les consommateurs français, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir vient de rendre publique une étude exclusive qui évoque l’impact “désastreux” que pourrait avoir ce compteur sur les factures d’électricité. Sur cette base, l’association appelle les pouvoirs publics et la Commission de régulation de l’énergie (CRE) à prendre les dispositions nécessaires pour “limiter la surtension tarifaire”.
“Si les fournisseurs ont une obligation de conseil envers les consommateurs pour que leur abonnement corresponde à leurs besoin réels, notre étude, basée sur des relevés effectués auprès d’un panel représentatif démontre que 55% des ménages ne disposent pas d’une puissance d’abonnement cohérente avec leur consommation”, affirme l’association.
“18% des clients, soit 5 millions de foyers, sont ainsi “sur-abonnés” : ils paient un abonnement trop élevé par rapport à leurs besoins réels. Leur surfacturation représente 35 millions d’euros par an. A l’inverse, 37% des clients, (plus de 10 millions de ménages) sont “sous-abonnés” et paient une puissance d’abonnement inférieure à la puissance réellement appelée. Cette situation est rendue possible grâce à une grande tolérance des anciens compteurs dans les dépassements de puissance”, précise l’UFC-Que Choisir.
En raison de sa forte sensibilité aux dépassements, l’arrivée de Linky va obliger les foyers sous-abonnés, même si leur surconsommation est faible ou ponctuelle, à passer à une puissance d’abonnement supérieure. Au final, le seul changement d’abonnement entraînera pour ces consommateurs un surcoût annuel de 308 millions d’euros, conclut l’étude.
Au-delà du surcoût de l’abonnement, qui ne touchera que les sous-facturés, c’est l’ensemble des ménages mal-facturés qui va devoir payer pour changer d’abonnement, une opération facturée 36,21€ TTC par ERDF. Si rien n’est fait, les sous-abonnés risquent ainsi de payer 366 millions d’euros… pour un abonnement plus cher ! Pire, même les sur-abonnés – ceux qui paient trop cher depuis des années – vont souffrir de l’arrivée de Linky : pour bénéficier de la baisse de leur abonnement, et économiser 35 millions d’euros par an, ils devront s’acquitter de la somme de 179 millions d’euros au titre du changement de puissance… et auront ainsi 5 ans à attendre avant de commencer à bénéficier des économies d’abonnement.
Cette double peine pour nombre de foyers est d’autant plus insupportable que le Linky a été récemment présenté au public comme un compteur gratuit pour les consommateurs, rappelle l’association.