SystemX, l’Institut de recherche technologique (IRT) d’Ile-de-France dédié à l’ingénierie numérique des systèmes du futur, a lancé en mars le projet SVA (Simulation pour la sécurité du véhicule autonome).
Le véhicule autonome, intégrant des dispositifs permettant au conducteur de déléguer tout ou partie des tâches de conduite, et qui est l’un des plans de la Nouvelle France Industrielle (NFI), est l’une des thématiques prioritaires de l’IRT SystemX. Dans ce cadre, il vient de lancer le projet SVA dont l’objectif est de répondre par la simulation numérique, en développant des méthodes et des outils d’aide à la conception et à la validation, au défi de la complexité liée à la fois au grand nombre de situations que le conducteur rencontre sur la route et aux technologies nécessaires à l’automatisation du véhicule.
Le projet SVA réunira 13 personnes équivalents temps plein pendant 4 ans et aura pour partenaires industriels les sociétés All4Tec, Apsys, Assystem, Continental, Oktal, PSA Peugeot Citroën, Renault, Sector et Valeo. Il associera également le CEA, le LNE, et l’UTC (Université technologique de Compiègne) en tant que partenaires académiques.
Pour interpréter son environnement, le véhicule autonome disposera de capteurs (radars, caméras,…), d’informations cartographiques, de données venant de l’infrastructure ou d’autres véhicules. Comme tout autre système pouvant engendrer des événements potentiellement à risque, il devra être conçu pour assurer la sécurité de ses occupants et des autres usagers de la route. Pour cela, certains composants devront être redondés. Par ailleurs, le véhicule pourra être confronté à une dégradation de l’efficacité de ses capteurs, par exemple du fait de la pluie, d’un éblouissement ou de salissures mais aussi à des difficultés d’interprétation des informations fournies par les capteurs, par exemple si les marquages au sol sont effacés. Le fait de devoir sécuriser le véhicule face à ces perturbations extérieures, sans défaillance technique, est un véritable défi.
Les équipes de recherche de l’IRT SystemX travailleront en étroite collaboration avec les chercheurs des différents partenaires industriels et académiques, sur quatre missions :
– la mise en évidence des limites des méthodologies actuelles et notamment de la norme 26262, ainsi que des propositions d’évolutions de ces méthodes,
– la fourniture de méthodes et d’outils de modélisation qui se matérialiseront notamment par la mise à disposition d’une plateforme ouverte, modulaire et évolutive, qui, utilisée en complément des outils auxquels ont recours les constructeurs et équipementiers lors de la phase de conception, permettra d’étudier, de simuler et de valider la sûreté de fonctionnement des véhicules autonomes,
– le développement de modèles intégrables dans la plateforme et dans les outils pour modéliser notamment le comportement des capteurs face aux perturbations (infrastructure, météo, …),
– la construction des scénarios de tests, interprétables par la plateforme via l’adaptation d’outils existants, décrivant des situations de conduite incluant des perturbations et des dysfonctionnements.
« Le projet SVA est particulièrement complexe d’un point de vue technique. Le principal enjeu réside dans la capacité à permettre au véhicule autonome de remplir toutes les conditions de sécurité et de fiabilité dans des conditions externes perturbatrices, mais sans qu’il y ait de défaillances ou de panne. C’est ce qu’on appelle “le fonctionnel sûr“. La complexité et l’infinité de cas à prendre en compte pour la sécurisation du véhicule autonome va conduire à mettre en œuvre de la programmation déclarative, ce qui ne sera pas forcément compatible avec les outils actuellement utilisés. L’un des défis technologiques majeurs du projet sera d’assurer l’interopérabilité des outils de la plateforme entre eux et avec les outils des partenaires », conclut François Stephan, directeur du programme “Systèmes de systèmes” de l’IRT SystemX.