La décentralisation de l’intelligence artificielle du cloud vers les composants est un défi majeur, notamment lorsqu’elle est appliquée aux grands systèmes hétérogènes. Cette évolution nécessite des innovations dans l’industrie des composants qui aura besoin de processeurs toujours plus puissants, sans parler de consommation.
Lors de la visite officielle du président de la République, le centre de recherche belge Imec et l’institut de recherche français CEA-Leti, deux centres de recherche et d’innovation reconnus au niveau international dans le domaine des nanotechnologies pour l’industrie, ont annoncé la signature d’un mémorandum d’accord en vue de construire un partenariat stratégique dans les domaines de l’intelligence artificielle et de l’informatique quantique, deux chaînes de valeur stratégiques essentielles pour l’industrie européenne.
Cet accord a pour but de renforcer la souveraineté économique et stratégique de l’Europe. Les efforts conjoints de l’Imec et du CEA-Leti soulignent l’ambition de l’Europe de jouer un rôle moteur dans le développement de ces technologies. Cette collaboration entre centres de recherche se concentrera sur le développement, le test et l’expérimentation de l’informatique neuromorphique et quantique. Elle devrait déboucher sur le transfert de solutions de calcul pour le hardware et les fonctions numériques, qui pourront être utilisées par les partenaires de l’industrie européenne pour innover dans une grande variété de domaines tels que des soins de santé personnalisés et la mobilité dite « intelligente » ou encore les nouveaux secteurs de l’industrie manufacturière et les secteurs de l’énergie « intelligente ».
L’intelligence artificielle embarquée fait généralement référence aux systèmes informatiques qui offrent de l’intelligence en « local », c’est-à-dire au niveau des composants (par exemple, les puces). L’intelligence artificielle embarquée analyse l’environnement et prend les mesures nécessaires pour atteindre des objectifs spécifiques. Elle est devenue un moteur essentiel du développement économique, et promet de résoudre de nombreux problèmes de société (du traitement de maladies encore incurables à la réduction de l’impact environnemental engendré par l’agriculture.
La décentralisation de l’intelligence artificielle du cloud vers les composants est un défi majeur, notamment lorsqu’elle est appliquée aux grands systèmes hétérogènes. Cette évolution nécessite des innovations dans l’industrie des composants qui aura besoin de processeurs toujours plus puissants, sans parler de consommation.
« La capacité à développer des technologies telles que l’intelligence artificielle et l’informatique quantique – et à les utiliser à des fins industrielles pour rendre possible un large éventail d’applications – constitue l’un des défis majeurs de l’Europe. L’informatique quantique et neuromorphique (deux technologies qui rendent possible l’intelligence artificielle) sont des domaines d’innovation très prometteurs dotés d’un énorme potentiel d’industrialisation. Une collaboration plus étroite dans ces domaines entre l’Imec et le CEA-Leti, deux centres de recherche clés en Europe, permettra d’accélérer sans aucun doute le développement de ces technologies. Elle permettra d’atteindre une masse critique, afin d’engendrer (plus rapidement) un impact considérable, et créera de nombreuses opportunités d’affaires pour nos partenaires industriels européens », déclare Luc Van den Hove, P-dg de l’Imec.
« Aujourd’hui, deux pionniers européen du secteur de la microélectronique unissent leurs forces afin de passer à la vitesse supérieure à la fois en calcul haute performance (high-performance computing ou HPC) et en intelligence artificielle fiable de haut niveau, dans le but de stimuler la réussite de l’industrie européenne par des innovations dans les secteurs de l’aéronautique, de la défense, de l’automobile, de l’industrie 4.0 et de la santé », explique Emmanuel Sabonnadière, directeur du CEA-Leti. « Cette collaboration avec l’Imec, en plus des accords de collaboration avec le Fraunhofer Group for Microelectronics de la Fraunhofer-Gesellschaft, principale organisation de recherche appliquée, permettra à nos trois organisations de maintenir l’Europe à la tête du secteur des nouvelles technologies numériques dans les domaines de l’IA, du HPC et des applications en cybersécurité », ajoute-t-il.