Les constructeurs automobiles estiment que le texte implique des exigences élevées mais ne fait pas grand chose pour promouvoir l’adoption de la voiture électrique. Selon eux, un tel objectif est peu réaliste compte tenu des possibilités financières des acheteurs qui ne pourront, pour beaucoup, suivre le renchérissement technique des modèles dépollués.
Les Etats membres de l’Union européenne se sont mis d’accord sur un objectif de réduction de 37,5% des émissions de dioxyde de carbone (CO²) pour les voitures de tourisme et de 31% pour les véhicules utilitaires d’ici 2030 (par rapport à leur niveau de 2021).Le compromis porte aussi sur un objectif intermédiaire de réduction de 15% pour les deux catégories de véhicules à l’horizon 2025.
Les 28 Etats membres étaient divisés depuis des mois sur l’ampleur de l’effort à exiger du secteur automobile pour atteindre l’objectif d’une diminution de 30% d’ici 2030 des émissions globales de gaz à effet de serre de l’Union européenne. L’Allemagne, dont l’industrie automobile représentait quelque 423 milliards d’euros en 2017, avait averti que des objectifs trop stricts et un virage trop brutal vers la voiture électrique risqueraient de pénaliser son économie et de supprimer des emplois.
Alors que la fédération d’organisations non-gouvernementales Transport & Environnement a jugé l’accord insuffisamment ambitieux, les constructeurs automobiles estiment, pour leur part, que le texte implique des exigences élevées mais ne fait pas grand chose pour promouvoir l’adoption de la voiture électrique. Selon eux, un tel objectif est peu réaliste compte tenu des possibilités financières des acheteurs qui ne pourront, pour beaucoup, suivre le renchérissement technique des modèles dépollués.
Il faut noter que le compromis trouvé est plus strict que la proposition initiale de la Commission européenne, qui prévoyait une réduction de 30% des émissions par rapport à 2021. Cette proposition était soutenue par l’Allemagne mais plusieurs autres pays, parmi lesquels la France et les Pays-Bas, avaient porté l’objectif pour les voitures à 35%. Et en octobre, les députés européens avaient voté en faveur d’une réduction de 40% d’ici 2030.
Les émissions des poids lourds font l’objet de discussions distinctes qui ne sont pas encore achevées.