L’Europe prend conscience de l’urgence à agir en matière de télésanté

Le 27/04/2011 à 16:40 par Jacques zzSUEAYGhcIE

Lors de la manifestation européenne “eHealth Week 2011” (qui ne durera en réalité que trois jours, du 10 au 12 mai prochain), à Budapest, les intervenants présenteront leurs solutions pour réduire les dépenses de santé qui progressent plus vite que la croissance économique.

Plusieurs grandes manifestations se tiendront en mai autour du thème de la télésanté. Outre le salon et congrès HIT Paris 2011 (voir notre rubrique Agenda), aura lieu un grand rendez-vous européen baptisé “eHealth Week 2011” (qui ne durera en réalité que trois jours, du 10 au 12 mai), à Budapest, soutenu par la Commission européenne.

La politique industrielle européenne en matière de télésanté sera au centre des débats. L’Allemagne sera représentée par dix intervenants, la Suède par sept, le Danemark et le Royaume-Uni par six chacun. Des délégations de pays issus de l’ensemble des états membres de l’Union européenne enverront en effet des responsables politiques à la Conférence ministérielle sur l’e-santé, qui, pour la première fois, ouvre ses portes à tous les conférenciers de l'”eHealth Week”. Des intervenants provenant des quatre coins de l’Europe ont d’ores et déjà confirmé leur participation, avec les pays scandinaves en tête. Parmi les principaux participants figureront Agfa, HP, EMC, Intel et Telekom.

“L’Europe a pris conscience que les systèmes de santé actuels ne sont tout simplement pas viables face aux changements démographiques et à la vague attendue de maladies chroniques”, affirme Jeremy Bonfini, vice-président exécutif des services mondiaux de HIMSS (Healthcare Information and Management Systems Society). “Nous avons besoin de systèmes informatiques qui permettent aux professionnels de santé de consacrer plus de temps à soigner les patients, et moins de temps à s’occuper de la paperasserie et à courir derrière une bureaucratie lente et inefficace”, ajoute-t-il.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 30 % des Européens seront âgés de 65 ans ou plus en 2025. Les maladies chroniques telles que le diabète vont sans doute doubler, voire même tripler dans les 20 prochaines années, ce qui se traduira à terme par une pénurie de spécialistes et de personnel soignant. Aujourd’hui, déjà, on estime que les coûts de personnel représentent 50 à 70 % des dépenses de santé. D’après les données du gouvernement espagnol, les systèmes de santé actuels obligent les professionnels à consacrer de 30 à 50 % de leur temps à des tâches administratives plutôt qu’à soigner les patients. Aujourd’hui, la France consacre 11 % de son PIB à la santé, l’Allemagne 10,6 % et la Belgique 10,3 %. Pour la plupart des pays européens, la santé représente le plus gros pourcentage de l’augmentation du budget en termes de dépenses.

Selon l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE), l’état actuel des systèmes de santé européens, qui font face à des défis multiples, va entraîner une augmentation des dépenses supérieure à la croissance économique. D’après les analystes de l’OCDE, de nombreux gouvernements seront amenés à faire des choix difficiles pour assurer la survie de leurs systèmes de santé : freiner la hausse des dépenses publiques de santé, réduire les dépenses dans d’autres domaines, ou encore augmenter les impôts.

Aux Pays-Bas, les assureurs de santé et le Bureau d’Analyse des Politiques Publiques ont annoncé que la prime d’assurance de santé annuelle augmenterait de 300 euros par personne sur les quatre prochaines années, afin d’amortir la hausse des coûts de santé. En effet, ceux-ci devraient augmenter de 4 % par an, tandis que l’économie ne devrait croître que de 1,25 % par an.

“Nos systèmes de santé s’effondreront à coup sûr si nous ne faisons pas des changements radicaux”, avertit Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne en charge de la stratégie numérique. “En ces temps d’austérité budgétaire et de déficits croissants, il est souvent plus efficace de dépenser intelligemment que de réduire les coûts”, poursuit-elle.

D’après une étude de cas menée par le Groupe Hospitalier Asklepios en Allemagne, les coûts annuels par patient peuvent être réduits de 36,7 % par l’utilisation de solutions d’e-santé. Le responsable des services informatiques d’Asklepios, Uwe Pöttgen, sera l’un des principaux intervenants à l'”eHealth Week 2011″. Le professeur français Eric Lepage, qui dirige l’évolution du système d’information patient pour l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), fera part, quant à lui, de son expérience de la modernisation du système d’information hospitalier qui a concerné 72 000 professionnels de la santé dans 37 hôpitaux parisiens.

Pour tout complément d’information, contacter : so2say communications, armin.scheuer@so2say.com. Tél. : +49 30 2191 3610.

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