APIE (Agir Pour l’Industrie Electronqiue), une alliance qui regroupe au sein de la Fieec (Fédération des Industries Electroniques, Electriques et de Communication), les syndicats représentatifs de la branche électronique française, dresse un bilan catastrophique de l’enseignement de l’électronique en France et appelle à un sursaut national.
L’alliance Agir Pour l’Industrie Electronique, ou APIE, qui regroupe au sein de la Fieec (Fédération des Industries Electroniques, Electriques et de Communication) les syndicats représentatifs de la branche électronique française (Acsiel, GFIE, Simtec, SPDEI, Snese), a publié une tribune dans laquelle elle dresse un bilan pour le moins sombre de l’enseignement de l’électronique en France. Intitulée de manière non équivoque « Enseignement de l’électronique en perdition ou chronique d’une catastrophe annoncée », cette tribune est un véritable cri d’alarme poussé par APIE qui appelle à un sursaut national rapide sans quoi, « la messe sera dite », pour reprendre les termes de cette tribune.
Tout d’abord, APIE rappelle que l’électronique et le numérique sont partout et sont les clefs de voute de notre innovation et de toute notre stratégie industrielle nationale. Mais elle déplore le fait que l’électronique soit devenue « invisible » alors que tout le monde parle du numérique. APIE juge donc utile de rappeler que le numérique repose sur l’électronique et qu’un équipement dit numérique ne peut fonctionner sans ses composants et sous-ensembles électroniques. L’électronique et le numérique sont également partout dans le sens où ils figurent dans au moins 5 des 7 ambitions de la Commission Innovation 2030 d’Anne Lauvergeon, dans au moins 10 des 14 Comités Stratégiques de Filières du CNI, et dans au moins 28 des 34 plans de la nouvelle France industrielle d’Arnaud Montebourg, rappelle APIE. Sans parler des 40 mesures du Plan Nouvelle Donne pour l’Innovation de Fleur Pellerin. L’électronique et le numérique sont donc bel et bien « les briques incontournables de notre innovation et de toute notre stratégie industrielle », insiste APIE.
Un enseignement de l’électronique dès la seconde
Or l’électronique et le numérique se fabriquent et considérant l’évolution des techniques et des technologies, et « il n’est plus imaginable de penser inventer et concevoir un produit électronique et numérique sans savoir comment il sera fabriqué », précise APIE. « Or dans cet environnement, sources de compétitivité et d’innovation, il apparaît que l’électronique et le numérique ne sont plus enseignés en France sauf après le bac niveau III (IUT et BTS) et en école d’Ingénieur ou à l’université. Mais la dimension fabrication est rarement prise en compte », poursuit-elle, ce qui tranche avec l’ambition industrielle affichée. APIE déplore un « bilan catastrophique : il n’y a plus de CAP, plus de BEP ! Le bac technologique STI Génie électronique ayant été abrogé en juin 2012, le bac le plus proche, STI2D (Science et technologies de l’industrie et du développement durable), reste généraliste et ne concerne pas spécifiquement l’électronique. On trouve encore quelques références à la fabrication de cartes électroniques dans les projets de BTS Systèmes électroniques. Mais ces références disparaitront avec la mise en œuvre du BTS systèmes numériques ». Il y a bien sûr les IUT Génie Electrique qui conduisent aux écoles d’ingénieurs, mais aucune trace des thématiques « Production », « Industrialisation » ou « Fabrication », hormis pour les puces, ne figure au programme de ces écoles, constate APIE.
En conséquence, APIE demande qu’une réelle filière pédagogique consacrée à l’électronique et au numérique soit créée et mise en place à partir de la seconde. « Cette filière doit intégrer en plus de la conception, les technologies de fabrication avec ou sans travaux pratiques selon les niveaux. » Par ailleurs, APIE « demande à ce qu’aucun diplôme du secondaire comme du supérieur ne puisse porter les termes électronique et numérique sans enseignement des technologies de fabrication des cartes électroniques/numériques : à minima les fondamentaux et plus si affinité. »
Bref, APIE exhorte les pouvoirs publics d’opérer un sursaut national car « il en va de la compétitivité de l’ensemble de notre industrie. »