L’Assurance maladie estime qu’il existe 7 millions d’hypertendus non traités ou non dépistés. La Région Nord-Pas de Calais est encore plus touchée, avec une mortalité liée aux maladies cardiovasculaires de 50 % plus élevée que la moyenne française.
Vigisanté, programme de télémédecine incluant le dépistage, l’accompagnement et le suivi à domicile des personnes hypertendues, en relation avec les médecins traitants, est expérimenté dans la région Nord-Pas de Calais. Retour sur ce projet très prometteur.
L’hypertension artérielle concerne 10,5 millions de personnes en France, ce qui en fait la pathologie cardiovasculaire la plus fréquente en France, avec près de 23 % de la population de plus de 18 ans atteinte. En outre, la CNAMTS (Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés) estime qu’il existe 7 millions d’hypertendus non traités ou non dépistés. Cette maladie chronique et les facteurs de risques qui y sont associés constituent donc un enjeu majeur de santé publique.
La Région Nord-Pas de Calais est encore plus touchée, avec une mortalité liée aux maladies cardiovasculaires de 50 % plus élevée que la moyenne française. C’est en réponse à ce risque que le programme expérimental Vigisanté a vu le jour, à l’initiative de plusieurs groupes de protection sociale.
Partant du constat que le traitement de l’hypertension artérielle passe autant par un suivi médicamenteux que par une amélioration de l’hygiène de vie des patients, le programme Vigisanté se présente comme un dispositif global, associant dépistage, accompagnement et suivi à domicile des personnes hypertendues, en relation avec les médecins traitants.
Concrètement, les patients qui le souhaitent peuvent bénéficier d’un dépistage réalisé par une infirmière du programme Vigisanté, qui procède à un électrocardiogramme (ECG), celui-ci étant interprété à distance par téléconsultation. A la suite de cette téléconsultation, le patient peut intégrer le programme à proprement parler, et bénéficier entre autres, d’un suivi par dispositifs médicaux communicants installés chez lui, en l’occurrence un autotensiomètre, un pilulier électronique et un pèse-personne. Les paramètres recueillis par ces équipements sont analysés à distance par le médecin traitant de la personne hypertendue, par télésurveillance médicale.
L’originalité du programme réside dans ses instigateurs : trois groupes de protection sociale (Prévoyance, Santé, Retraite), Malakoff Médéric, Vauban Humanis et D&O, qui proposent des contrats collectifs à certaines entreprises, ont créé la société anonyme simplifiée (SAS) “VigiSanté”, en relation avec le CTIP (Centre technique des institutions de prévoyance), pour répondre à l’appel à projets “Développement de services numériques pour la santé et l’autonomie” lancé par le ministère de l’industrie dans le cadre des Investissements d’avenir.
Le programme est déployé de manière expérimentale sur une population d’environ 1000 patients suivis pendant 18 mois, et sera évalué par les équipes de recherche de l’Inserm et de Telecom Bretagne.