Et les Electrons d’or 2024 sont…

Le 27/11/2024 à 9:26 par Frédéric Rémond

En faire toujours plus avec toujours moins : tel est le leitmotiv de la microélectronique moderne. Cette quadrature du cercle n’a rien de nouveau, mais elle se fait chaque année un peu plus difficile à résoudre. D’abord, parce que les « besoins » augmentent de manière exponentielle. L’intelligence artificielle s’immisce partout, la voiture s’électrifie et s’automatise, les communications sont définitivement entrées dans l’ère du très haut débit, les usines s’avèrent de moins en moins industrielles et de plus en plus informatiques… tout cela réclame des composants électroniques à la complexité croissante, et dont la conception se doit d’être de plus en plus modulaire. Mais tout cela doit aussi être alimenté par des ressources énergétiques (de plus en plus) limitées. Pour leur vingt-septième édition, les Electrons d’or, décernés par un jury indépendant et bénévole que nous remercions plus chaudement que jamais, témoignent à nouveau de ces injonctions contradictoires, et de l’imagination déployée par la communauté des semi-conducteurs pour y répondre.

Côté puissance, on retrouve dans le palmarès 2024 la famille de microcontrôleurs survitaminés Balletto d’Alif Semiconductor, qui combinent un cœur Cortex-M55, un accélérateur d’intelligence artificielle Ethos-U55 et un frontal radiofréquences compatible Bluetooth LE et 802.15.4. Les processeurs embarqués durcis à cœurs 64 bits RISC-V PIC64-HPSC de Microchip Technology tombent également dans cette catégorie, cette fois à destination des applications spatiales. Côté sobriété, on retiendra par exemple l’Electron d’or récolté par le Français Dracula Technologies pour ses cellules photovoltaïques imprimées qui assurent également le stockage de l’énergie solaire, ou encore les circuits de gestion NBM5100/7100 de Nexperia qui promettent d’étendre de manière significative la durée de vie des piles boutons au lithium. Avec ses DK8102/8202, l’Ecossais Dukosi entend, lui, faire un meilleur usage des batteries de véhicules électriques en les caractérisant au niveau de chaque cellule, tandis que STMicroelectronics facilite la gestion des bâtiments intelligents au moyen d’un capteur de présence exploitant une technologie originale mêlant Mems et transistors thermiques. Et pour éviter de perdre de l’énergie au niveau des antennes Wi-Fi 6E/7 des smartphones, Murata a développé des composants de couplage innovants. Le palmarès est complété par l’outil de simulation QSPICE, qui facilite la prise en charge de la complexité croissante des montages, et par la start-up lyonnaise Netri pour sa technologie d’organes-sur-puces exploitant les outils de la microélectronique ainsi que l’intelligence artificielle.

Les lauréats 2024 :

Semi-conducteurs numériques : Microcontrôleurs 32 bits à frontal Bluetooth et accélérateur IA Balletto d’Alif Semiconductor

Semi-conducteurs analogiques : Circuits de gestion étendant l’autonomie des piles boutons lithium NBM5100/7100 de Nexperia

Capteurs : Capteur infrarouge à transistors thermiques et Mems pour la détection de présence STHS34PF80 de STMicroelectronics

Passifs/Electromécaniques : Composant de couplage améliorant le rendement d’antennes Wi-Fi Parasitic Element Coupling Device de Murata

CAO/Mesure/Outils : Outil gratuit de simulation de montages analogiques et numériques QSPICE de Qorvo

Electronique industrielle : Cellule imprimée de capture photovoltaïque et de stockage d’énergie Layer Vault de Dracula Technologies

Electronique automobile : Circuits de surveillance de batterie et de collecte de données sans contact DK8102/DK8202 de Dukosi

Electronique militaire et aéronautique : Processeurs RISC-V 64 bits durcis aux radiations PIC64-HSPC de Microchip Technology

Start-up de l’année : Netri (organes sur puces couplés à l’IA pour études cliniques)

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