Le Sommet européen de la microélectronique a rassemblé, le 27 novembre dernier, à Paris, près de 160 personnes sur le thème de la santé. Preuve que ce marché est prometteur. Mais il est aussi, malheureusement, encore peu développé.
La micro-nanoélectronique peut apporter de nombreuses solutions aux problèmes de santé, mais force est de constater que le marché peine à se développer, en particulier en France, a souligné le Sommet européen de la microélectronique, qui s’est tenu le 27 novembre dernier, à Paris. Des freins subsistent, notamment sur le plan réglementaire et de la part du personnel médical, peu enclin à changer ses habitudes. Il est difficile pour ce dernier d’accepter l’intrusion massive de la technologie dans le système de soins, car cela entraînerait d’importantes réorganisations dans les structures médicales et les procédures de traitement et de soins des patients, sans parler du problème de confidentialité des données médicales qui devra prendre encore plusieurs années pour être solutionné.
En ouverture de la journée du Sitelesc, Serge Picaud, directeur de recherche de l’Institut de la Vision, a détaillé les dernières recherches concernant les électrodes et matériaux qui ouvrent de nouveaux horizons pour la vision artificielle et qui sont porteurs d’espoirs pour les personnes atteints de cécité ou de déficience visuelle partielle.
Face au vieillissement de la population – 11 % de la population mondiale a plus de 60 ans et l’on s’attend au doublement de ce pourcentage à l’horizon 2050 – et à la nécessité de soigner les patients à distance, diverses applications présentées lors du Sommet européen de la microélectronique (audition, vision, contrôle cardiaque…) ont montré la nécessité de disposer d’une technologie à la fois robuste, fiable, connectable et autonome que seule la microélectronique peut apporter.
L’évolution très rapide du marché des Mems, illustrée par STMicroelectronics avec les capteurs de pression, de mouvements, de signaux acoustiques et biologiques ou encore pour la délivrance de médicaments (pompe à insuline, valves…) témoigne de la dynamique de ce développement. Prévention, diagnostic et traitement sont les maitres mots d’une nouvelle médecine qui, selon NXP ou Freescale, ne peut se développer qu’avec le concours de tous et en visant le moindre coût.
Les présentations des start-up Ophtimalia, e-device et IPDiA ont démontré la vivacité du développement de ces technologies. Cependant, Marc Berrebi, Pdg de e-device, qui propose des solutions de connectivité, est revenu sur les difficultés de développement du marché des technologies pour la santé, soulignant que nous avons tout pour réussir sur ce marché, notamment un bon environnement technologique et de bonnes écoles. Franck Murray, Pdg de IPDiA, a d’ailleurs souligné que le marché est déjà dynamique aux Etats-Unis et que de nombreuses sociétés asiatiques se sont d’ores et déjà positionnées sur les applications pour la santé.
Cet article est plus amplement développé dans le numéro 33 de notre revue ElectroniqueS daté de décembre 2012.