L’agence de l’innovation du ministère des armées recouvre un périmètre d’un milliard d’euros, ce qui correspond à l’ensemble des études et de l’innovation de défense. A titre de comparaison, la Darpa, la cellule recherche et développement de l’armée américaine, est dotée d’un budget annuel de plus de 3 milliards de dollars.
Le gouvernement a annoncé la création d’une Agence de l’innovation de défense, dont l’une des priorités sera de se doter de compétences dans le domaine de l’intelligence artificielle, avec un budget de 100 millions d’euros par an à la clé. Ce chiffre correspond à l’effort financier qui sera effectué en faveur de l’intelligence artificielle au sein des armées.
“L’agence de l’innovation du ministère des armées recouvre quant à elle un périmètre plus large d’un milliard d’euros, ce qui correspond à l’ensemble des études et de l’innovation de défense”, a indiqué le ministère à l’AFP.
L’agence bénéficiera également de moyens intellectuels et humains. “Ce sont des compétences rares qu’il va nous falloir rechercher, et donc notre objectif est de nous doter de 50 experts très rapidement dans le domaine de l’intelligence artificielle” (IA), a expliqué la ministre des Armées, Florence Parly.
Cette agence sera effective cette année, a-t-elle précisé, en rappelant que l’innovation constituait l’un des axes majeurs de la loi de programmation militaire 2019-2025.
La ministre des Armées présentait sa feuille de route en matière d’intelligence artificielle et d’innovation à l’occasion du lancement d’une étude baptisée “Man Machine Teaming”(MMT, collaboration homme-machine), qui vise à développer l’intelligence artificielle pour l’aviation de combat. Cette étude a été confiée par la DGA à Dassault Aviation et Thales.
Le projet MMT, qui agglomère des start-up, des PME, des laboratoires et centres de recherche français spécialisés dans l’intelligence artificielle, la robotique et les nouvelles interfaces homme-machine, consiste à améliorer l’aéronautique de combat en apportant réactivité et aide à la prise de décision des aviateurs et des opérateurs grâce à l’IA.
La place de l’homme dans l’intelligence artificielle de défense restera centrale, a insisté la ministre. L’objectif de l’IA est de délester les soldats des tâches les plus fastidieuses ou des dangereuses tout en conservant l’homme au coeur de la décision.
“Sur le champ de bataille, l’intelligence artificielle pose peut-être plus de questions encore”, a-t-elle déclaré. “Quelle est la place de l’homme dans les attaques, dans les décisions ? Quelle est l’éthique, finalement, de cette guerre 2.0 ? Là-dessus, notre position est très claire: la France ne laissera pas émerger des robots tueurs, les systèmes respecteront les conventions internationales sur le droit de la guerre et l’homme sera à tout moment dans la boucle.”
Cette agence viendra compléter les nouveaux dispositifs lancés depuis sa prise de fonction, Def’Invest, fonds de capital risque dans les PME de défense, qui va annoncer sous peu son premier investissement, et Defense Lab, “hub de l’innovation de défense” au sein du ministère. Elle sera enfin “tournée vers l’Europe” en tirant parti du fonds européen de défense et de la l’agence européenne de l’innovation de rupture.
A titre de comparaison, la Darpa, la cellule recherche et développement de l’armée américaine, est dotée d’un budget annuel de plus de 3 milliards de dollars.