Les acteurs de l’industrie automobile demandent une audience à la présidente de la Commission européenne, Ursula Van der Leyen, à l’un des vice-présidents exécutifs ou à d’autres commissaires en charge du secteur automobile. Ils pensent que cela pourrait fournir une bonne base non seulement pour évaluer ce qui pourrait être fait pour atténuer l’impact du Covid-19 sur le secteur automobile à court terme, mais aussi pour préparer une stratégie de sortie lorsque le pire de la crise sanitaire sera derrière nous.
Les associations professionnelles représentant les constructeurs, fournisseurs de l’industrie automobile, fabricants de pneus, concessionnaires et réparateurs (Cecra, Acea, Clepa et ETRMA) ont écrit une lettre à à la présidente de la Commission européenne, Ursula Van der Leyen, à la fin du mois de mars, afin de discuter des implications de la crise du Covid-19 sur leurs actvités respectives et des mesures que la Commission pourrait potentiellement prendre à cet égard.
Les signataires rappellent que l’automobile est l’un des principaux secteurs de l’industrie en Europe qui, directement ou indirectement, emploie 13,8 millions de personnes dans l’Union européenne. Cela représente 6,1% de tous les emplois dans l’Union européenne. Elle investit chaque année 57,4 milliards d’euros dans la R&D et génère un excédent commercial de 84,4 milliards d’euros.
“Il ne fait aucun doute que l’impact sur notre secteur est sans précédent. La production et la vente de véhicules et leurs composants se sont soudainement arrêtés dans la majeure partie de l’Europe et dans d’autres régions du monde. La plupart de nos employés sont techniquement sans emploi ou travaillent à domicile lorsque cela est possible. Personne ne sait combien de temps cela durera. Nous n’avons jamais rien vécu de tel. Comme notre industrie est fortement capitalistique, les implications sont graves. Les entreprises comptent sur refinancement pour financer leurs opérations. La situation actuelle est difficile. Sans nouveau revenus, de nombreuses entreprises seront confrontées à d’importants problèmes de liquidité à court et à moyen terme. Alors que nous concentrons nos efforts et nos ressources sur la résolution de ces problèmes à court terme, d’autres activités souffrent inévitablement. Aucun travail de production, de développement, de test ou d’homologation n’a lieu pour le moment. Cela bouleverse les plans que nous avions élaborés pour nous préparer à nous conformer aux futures lois et réglementations de l’Union européenne dans les délais applicables fixés dans ces règlements. Nous croyons par conséquent qu’un certain ajustement devrait être apporté au calendrier de ces lois”, soulignent les signataires, tout en assurant “ne pas avoir l’intention de remettre en question les lois en tant que telles ni les objectifs de sécurité routière, d’atténuation du changement climatique et de protection de l’environnement”.
“En regardant vers l’avenir, l’industrie et les décideurs doivent, ensemble et en temps opportun, commencer à réfléchir à la période au-delà de la crise sanitaire immédiate. Une fois la pandémie terminée, la transparence et la coordination seront indispensables pour assurer la reprise des activités le plus rapidement possible, pour atténuer l’impact économique et soutenir la
compétitivité de l’industrie européenne autant que possible, notamment pour permettre de reprendre en force la double transformation de la décarbonisation et de la digitalisation. Il serait également utile que la Commission publie des lignes directrices concernant la santé et les conditions de sécurité dans lesquelles les travailleurs peuvent retourner dans les usines, les concessions et les ateliers de manière uniforme dans toute l’Union européenne. Jusqu’à ce que nous atteignions ce stade, notre industrie est prête à faire ce qu’il peut pour fournir des véhicules et, si possible, du matériel médical pour lutter contre crise sanitaire”, ajoutent-ils.