Le Journal officiel vient de publier un appel à candidatures pour la distribution de services de radio numérique terrestre par un opérateur qui serait l’équivalent de CanalSat pour la télévision, mixant gratuit et payant. Il est ouvert jusqu’au 27 février.
Nouveau rebondissement dans le feuilleton de la RNT (Radio numérique terrestre) digne de l’anthologique série Dallas. Le Journal officiel vient en effet de publier une décision du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) qui lance un appel à candidatures pour la distribution de services de radio numérique terrestre (RNT). Parallèlement, dans une lettre envoyée en décembre, le CSA a officiellement demandé au gouvernement d’adopter la norme DAB+ pour la RNT. Cette norme viendrait s’ajouter à celle déjà existante, le T-DMB.
Mais revenons à l’appel à candidatures qui porte sur “l’autorisation d’un distributeur de services de radio en bouquet sur l’ensemble du territoire métropolitain par voie hertzienne terrestre ou par voie hybride satellitaire et terrestre“. Il ne s’adresse pas aux radios mais à un distributeur, comme CanalSat pour la télévision. Cet acteur pourra proposer un service gratuit ou payant, à l’instar des bouquets de radio satellitaire américains.
Or, la France n’est pas l’Amérique ! Cette décision est d’autant plus surprenante que nombre de radios et de webradios françaises et étrangères sont déjà disponibles gratuitement via le réseau Internet, et que les radios FM musicales, également gratuites depuis des décennies grâce aux revenus publicitaires, ne cessent de perdre des parts de marché. Le modèle payant aura donc probablement du mal à s’imposer en France à l’heure où la gratuité se répand à vitesse grand V dans les médias.
La publication de l’appel à candidatures, ouvert jusqu’au 27 février, a pris de court les radios indépendantes, supporters de la RNT gratuite, lesquelles font pression sur le gouvernement et le CSA pour un lancement rapide de la RNT dans trois villes : Paris, Nice et Marseille.
Selon Le Figaro, la société Onde numérique, qui édite un “bouquet de radios numériques par abonnement”, entend se porter candidat, en partenariat avec Metta, filiale du Groupe Lagardère. Point positif de son projet : le paiement d’un abonnement mensuel pour un bouquet de radios numériques inclurait la location d’un terminal de réception, alors que c’est précisément l’équipement en nouveaux récepteurs qui freine le développement de la RNT. Mais il n’est pas sûr que les Français soient prêts à payer. CanalSat transposé à la radio : le pari est plus que risqué.