Les acteurs américains dominent cette année encore le palmarès des entreprises les plus innovantes (avec 25 entreprises dans le top 50 en 2014 contre 22 en 2013) et parmi elles, la prime va au secteur des nouvelles technologies (avec neuf acteurs high-tech américains dans le top 20).
Le cabinet international de conseil en management, Boston Consulting Group (BCG), vient de publier son 9è classement annuel des 50 entreprises perçues comme les plus innovantes dans le monde, dans son rapport “The Most Innovative Companies 2014: Breaking Through Is Hard to Do”. Cette année encore, les entreprises américaines dominent largement le classement : elles représentent 50% du classement et 70% du Top 10. Les entreprises européennes, ne représentent quant à elles, que 26% du classement. Airbus, seul Français du classement, se place 33è juste devant son concurrent direct, l’américain Boeing.
Les acteurs des pays à croissance rapide affichent une réelle volonté de rattrapage. Si en 2013, ils ne représentaient que 4% du classement, ils atteignent les 10% cette année avec l’entrée d’une entreprise indienne, Tata Consultancy Services et deux entreprises chinoises, Xiaomi Technology et Huawei. Leur part devrait croître rapidement grâce à d’importants investissements : 75% des entreprises des pays émergents envisagent d’accroître leurs dépenses d’innovation en 2015 contre 57% dans les pays développés.
Le secteur des nouvelles technologies toujours perçu comme le plus innovant
En 2014, les entreprises de nouvelles technologies se distinguent à nouveau : elles occupent les cinq premières places (Apple, Google, Samsung, Microsoft et IBM), sept des dix premières places et 42% du classement, leur meilleur résultat depuis 2010. Apple est à la tête du classement depuis 2005. Paradoxalement, moins d’un tiers des répondants prévoient que les technologies numériques comme le Big Data ou les technologies mobiles auront un impact majeur sur leur marché dans les trois à cinq années à venir. Ils sont encore moins nombreux à investir dans ces domaines. En matière de technologies digitales, les auteurs constatent donc une déconnexion entre les consommateurs qui adoptent rapidement les nouvelles technologies (en particulier les 16-34 ans) et les entreprises, qui tendent à avancer plus lentement. Les entreprises les plus innovantes sont donc bien celles qui s’engagent dans le numérique : 79% d’entre elles tirent parti du numérique pour améliorer leur proposition de valeur, contre 36% des entreprises les moins innovantes.
Bien que le modèle d’innovation dit « de rupture » ait fait ses preuves en matière de profitabilité (plus 30% de ventes pour la moitié des innovateurs de rupture sur les trois dernières années, soit plus de deux fois la moyenne des autres entreprises), l’étude 2014 montre que seuls 13% des répondants ont l’ambition réelle de générer des innovations radicales. Plus de 40% de ces derniers signalent par ailleurs que les capacités d’innovation de leurs entreprises sont, dans le meilleur des cas, moyennes. Les répondants estimant que leur entreprise a des capacités d’innovation solides – et la volonté de recherche d’innovations de rupture – ne représentent que 7,6% de l’échantillon.
« Même si l’innovation reste l’une de leurs toutes premières priorités, beaucoup d’entreprises ne sont qu’au tout début de cette démarche », déclare Hadi Zablit, directeur associé au bureau de Paris et coauteur du rapport. « Pour générer une innovation de rupture, il est nécessaire d’avoir un système d’innovation classique déjà bien en place et performant. Il faut ensuite être en mesure d’ajouter un système dédié, permettant la prise de risque. Les entreprises qui arrivent à faire co-exister les deux systèmes réussissent leurs paris de l’innovation », ajoute-t-il.
(*) L’étude s’appuie sur une enquête réalisée auprès de 1500 cadres dirigeants issus de secteurs variés, partout dans le monde, et prend également en compte les résultats financiers des entreprises.