La Darpa, l’Agence américaine pour les projets de recherche avancée de défense, a octroyé ces deux derniers mois pour plus de 17 millions de dollars de contrats à des industriels pour qu’ils acceptent de mettre au point des composants électroniques destructibles à distance ou dégradables dans l’environnement.
“Ce message s’autodétruira dans dix secondes”. Beaucoup d’entre nous se souviennent avoir entendu ces mots au début de la série américaine “Mission impossible” ! Passer de la fiction à la réalité, et intégrer des composants électroniques éphémères, capables de s’auto-détruire afin d’éviter qu’ils ne tombent dans les mains ennemies, c’est la mission que le Pentagone a proposé aux fabricants. L’objectif est de garder bien secrètes les données contenues dans ces composants.
La Darpa, l’Agence américaine pour les projets de recherche avancée de défense, a ainsi octroyé ces deux derniers mois pour plus de 17 millions de dollars de contrats à des industriels pour qu’ils acceptent de mettre au point des composants électroniques destructibles à distance ou dégradables dans l’environnement.
Lors d’opérations militaires, les appareils ou composants électroniques sont “souvent retrouvés éparpillés sur le champ de bataille et peuvent être saisis par l’ennemi, reprogrammés ou étudiés pour compromettre l’avantage technologique du département de la Défense”, expliquait la Darpa en lançant le projet début 2013.
“La Darpa cherche un moyen pour que l’électronique ne dure pas plus longtemps que nécessaire. La décomposition de ces composants pourrait être déclenchée par un signal envoyé par une commande ou des conditions environnementales, comme la température”, explique la responsable du programme, Alicia Jackson, citée dans un communiqué.
Les applications sont potentiellement “révolutionnaires”, selon l’Agence. Elles pourraient aller de différents capteurs, capables de collecter et de transmettre des données pendant un temps déterminé, à des outils de diagnostic médical insérés dans le corps et biodégradables.
Le 31 janvier dernier, la Darpa a octroyé un budget de 3,5 millions de dollars au groupe informatique américain IBM pour qu’il mette au point un composant à base de verre, doté d’un micro-détonateur ou d’une couche de métal réactif, qui serait activé par un signal radio pour le briser. Le même jour, le Centre de recherches de Palo Alto (Californie), une filiale de Xerox, a obtenu 2,4 millions de dollars pour un projet similaire de détonateur électrique baptisé Dust (poussière). Dans les jours et semaines qui ont précédé, c’est le géant anglo-américain de la défense BAE Systems qui s’est vu décerner 4,5 millions de dollars, tandis que l’Américain Honeywell a obtenu 2,5 millions pour des projets semblables. La société SRI International a pour sa part obtenu un contrat de 4,7 millions de dollars pour son projet Spectre visant à mettre au point une batterie auto-destructible.