La France ne manque pas d’idées, ni d’entrepreneurs talentueux. Pourtant, le dynamisme de nos start-up innovantes ne transparaît pas pour l’instant dans les chiffres macro-économiques, souligne Bpifrance.
À l’occasion de BIG (Bpifrance Innovation Génération), l’organisme public de financement des PME a dévoilé la première partie de l’étude menée par sa division, Bpifrance Le Lab : « Acquérir pour bondir », manifeste à l’attention des PME pour se lancer dans la croissance externe transformante !
Bpifrance, à l’occasion de BIG, a partagé, lors d’une matinée dédiée au build-up et aux acquisitions, des leviers d’action pour que davantage de pépites empruntent des trajectoires de croissance exponentielle.
Paul-François Fournier, directeur exécutif et directeur de l’innovation de Bpifrance, a dévoilé les grands lignes de l’étude « Acquérir pour bondir ». Celle-ci revisite le concept de l’acquisition externe pour inciter PME, ETI et grands groupes à recourir respectivement au “build-up” et à « l’acquisition-innovation » afin de se déployer en dehors de leur zone de confort.
Le “build-up” concerne les start-up, PME ou ETI non-leaders sur leur marché, qui deviennent en quelques années des groupes plus solides, plus compétitifs et plus rentables par des acquisitions ciblées. L’acquisition-innovation s’applique aux ETI ou aux grandes entreprises qui stimulent l’innovation interne, acquièrent des compétences et des technologies clés, prennent des virages stratégiques ou explorent de nouveaux territoires de valeur par des acquisitions de start-up.
Aujourd’hui en France, on dénombre 300 “build-up” en moyenne par an en France, soit moins de 2 PME sur 1 000 et moins d’un quart des entreprises du compartement boursier SBF120 ont acquis une start-up au cours des 3 dernières années (un tiers dans le cas du CAC 40). Dans le même temps, Google réalisait 70 acquisitions pour près de 30 milliards de dollars, soit plus que l’ensemble des entreprises du CAC 40.
L’étude de Bpifrance Le Lab bat en brèche les idées reçues qui freinent le développement des opérations de croissance externe, et donc celui des entreprises françaises : le dogmatisme opposant croissance organique et croissance externe, la première encore trop souvent perçue comme plus noble ; le dogmatisme relatif au multiple d’Ebitda et ne valorisant pas le potentiel d’une entreprise, en particulier dans le cas des start-up ; la crainte d’ouvrir son capital à des investisseurs qui n’auraient qu’une vision court-termiste des entreprises, alors que 40% des build-up en France sont à l’initiative de fonds d’investissement ayant une vision stratégique des marchés où ces opérations peuvent réussir ; la difficulté que peuvent avoir certains dirigeants pour prendre des risques, préférant une croissance faible qu’un potentiel de croissance élevé avec un risque plus important.