Le projet Autolib’ prévoit la mise en service de 3000 voitures d’ici le dernier trimestre 2011. Le groupe Bolloré devrait investir 60 millions d’euros dans l’opération.
Le groupe Bolloré remporte le contrat Autolib’, projet de voitures électriques en libre-service à Paris et en Ile-de-France, sur le modèle du Vélib’. Le projet prévoit l’installation de 1000 stations dont 700 dans la capitale. Une trentaine de villes d’Ile-de-France et le conseil régional sont associés à cette opération. Bolloré l’emporte face au consortium Avis-RATP développement-SNCF-Vinci Park et au groupement VTLIB’ (Véolia transport urbain).
Le véhicule proposé, voisin de la Blue Car, présenté au dernier Mondial de l’Automobile, est doté d’une batterie de 30 kWh. Bolloré annonce une autonomie de 250 km en ville et 150 km au delà. La voiture sera par ailleurs équipée d’un GPS, d’une prise USB permettant de connecter un smartphone, de cartes 3G et GSM-EDGE, et d’un système d’appel d’urgence en cas de problème. La voiture, développée avec le designer automobile italien Pininfarina, sera fabriquée en Italie, à l’exception des batteries qui seront produites en France, dans l’usine bretonne de Ergué-Gabéric (Finistère).
Le projet prévoit la mise en service de 3000 voitures d’ici le dernier trimestre 2011. Le groupe Bolloré devrait investir 60 millions d’euros dans l’opération. Le coût pour l’utilisateur sera de 5 euros la première demi-heure auquel il faudra ajouter un abonnement mensuel de 12 euros.
Reste que le pari semble risqué puisque, selon Denis Baupin, l’adjoint au maire de Paris chargé de l’environnement, il faudrait 220 000 abonnés pour 3 000 véhicules pour parvenir à l’équilibre financier, c’est-à-dire à peu près un véhicule pour 75 abonnés. Or, dans tous les systèmes d’auto-partage au monde, on est dans un rapport d’un véhicule pour dix abonnés.
Autre grande inconnue : où les stations Autolib’ seront-elles implantées ? Probablement pas en surface par manque de place. Les parkings souterrains affichent aussi bien souvent complets… A terme, si le projet Autolib’ réussit, il constituera certainement une incitation pour les parisiens à ne plus utiliser leur voiture pour leurs déplacements de courte durée, car il sera de plus en plus difficile de se garer à Paris et dans les communes environnantes.