Si distributeurs et fabricants parviennent à lever les interrogations des consommateurs et à démontrer la valeur ajoutée de la connectivité, la domotique pourrait alors s’offrir un second souffle depuis sa timide apparition en France dans les années 70. Son coût devient enfin abordable.
Maison connectée, communicante, intelligente… autant de terminologies pour décrire une évolution naturelle du foyer dans une ère résolument connectée. L’habitat de demain sera quasi autonome et modulable selon les besoins de ses résidents. Dans ce contexte, l’étude “Référence des équipements connectés” de l’institut GfK révèle des perspectives encourageantes sur un marché français constitué de plus 27 millions de foyers.
Connectivité, sécurité, énergie, motorisation : l’habitat est concerné par cette évolution majeure de nos modes de vies. « Les applications seront toujours plus nombreuses mais peuvent dès aujourd’hui s’articuler autour d’une box pilotable à distance depuis les 46 millions de smartphones et tablettes actifs en France », projette Michael Mathieu, directeur des pôles Telecom chez GfK.
Si distributeurs et fabricants parviennent à lever les interrogations des consommateurs et à démontrer la valeur ajoutée de la connectivité, la domotique pourrait alors s’offrir un second souffle depuis sa timide apparition en France dans les années 70. Plus ergonomique et davantage adapté aux portefeuilles des français, ce marché semble prêt pour conquérir les 27 millions de foyers de l’Hexagone.
L’univers de la domotique est dominé par les enseignes spécialisées
Aujourd’hui, les mesures des panels de distributeurs domotique GfK confirment que seules les grandes surfaces de bricolage arrivent à capter une part significative de ce marché avec un chiffre d’affaires annuel d’environ 150 millions d’euros.
Marjorie Pérot consultante chez GfK sur le marché de la domotique précise : « La sécurité – alarmes, télésurveillance – contribue pour plus de la moitié à ce chiffre d’affaires. Les produits où l’offre connectable se développe rapidement, (contrôle à distance, énergie) ne représentent que 20% du chiffre d’affaires de l’activité mais concentrent plus de 40% des actes d’achat dans la grande distribution ». C’est d’ailleurs sur ces deux derniers secteurs que les annonces furent ciblées en 2014 : thermostats connectés, box domotiques, pack de sécurité.
L’étude “Référence des équipements connectés confirme l’intérêt des consommateurs sur ce type d’offre : « En moyenne, un foyer sur deux souhaiterait piloter les équipements de sa maison depuis son smartphone ou sa tablette. Cette part atteint deux tiers des foyers sur la tranche d’âge 15/34 ans ! », ajoute François Klipfel, directeur général adjoint chez GfK.
Une fois ces nouvelles offres présentées au grand public, les taux d’intérêts et d’intentions d’achats sont souvent au rendez-vous comme peuvent le confirmer les observations du cabinet GfK sur les thermostats connectés. « Les foyers déjà équipés d’un programmateur de chauffage se déclarent à plus de 50% prêt à l’acquisition d’une offre connectée. Alors que près d’un tiers des sondés (29%) ne demandent qu’à être convaincu, seulement 2 français sur 10 se déclarent défavorables à l’achat d’un tel dispositif pour leur foyer », analyse Marjorie Pérot.
Le marché de la domotique se réorganise
Cependant, certains freins sont encore à lever du côté des consommateurs : le principal concerne les populations locataires, très peu enclin à investir dans de telles offres pour des raisons évidentes de retour sur investissement. Le second réside dans la notion de valeur ajoutée entre le coût et l’usage que peut procurer une telle offre.
L’offre s’organise et de nouvelles marques apparaissent sur ce marché, challengers ou déjà issues du monde des biens techniques. Les grandes surfaces spécialisées et les circuits Internet suivent également de près l’émergence de ces produits. Opérateurs télécoms, banques et assurances y voient déjà un intérêt pour développer leurs services. A l’instar des montres connectées qui tentent de révolutionner leur secteur, la domotique connectée pourrait elle aussi faire bouger les lignes.