Hier, dans le cadre du salon Electronica et de Semicon Europa qui se tiennent en ce moment à Munich, les dirigeants de STMicroelectronics, NXP et Infineon se sont dit inquiets vis-à-vis des politiques industrielles nationalistes.
Les trois chefs d’entreprise ont déclaré que leurs sociétés souffraient « de l’incertitude et de la tendance aux politiques industrielles nationalistes observées au cours de la dernière décennie », rapporte Reuters.
« Le danger est que cette fragmentation s’accélère, a affirmé Jochen Hanebeck, CEO d’Infineon. La fragmentation se produit du côté de l’offre et, avec les droits de douane, la situation risque de s’aggraver. »
Jean-Marc Chéry, président du directoire et directeur général de ST, a insisté sur le fait que recréer des chaînes d’approvisionnement et de production sur des territoires distincts afin d’alimenter la fabrication de puces « de la Chine pour la Chine et de l’Occident pour l’Occident » coûte très cher en matériel et en ingénierie.
De son côté, Kurt Sievers, CEO de NXP, ne croit pas qu’un pays en particulier puisse dominer l’industrie des puces ou soit totalement autonome en matière de fabrication de semi-conducteurs. « Si c’était possible, cela deviendrait si cher qu’aucun consommateur ne pourrait s’offrir un appareil utilisant ces puces, a-t-il commenté. Et je suis sûr qu’avec le temps, tous les gouvernements le comprendront. »