Le sous-traitant Asteelflash, passé sous l’égide du Taïwanais USI, publie des comptes-rendus mensuels sur l’état des marchés du transport aérien et maritime. Force est de reconnaître que la situation géopolitique en Mer Rouge attire de plus en plus les regards, et impacte sérieusement les coûts de transport.
La flambée des coûts, le secteur du fret aérien la connaît bien. Celle initiée durant la pandémie de Covid-19, même suivie par de « fortes baisses en 2023 », équivaut tout de même à une augmentation de 32% en 2023 par rapport aux niveaux d’avant la pandémie. Et les évènements se déroulant en Mer Rouge et au Panama affectent directement les tarifs du fret aérien « qui continuent d’augmenter chaque semaine », la voie des airs étant de plus en plus sollicitée par les chargeurs au détriment du fret maritime.
En ce début d’année, Asteelflash estime que l’industrie du transport maritime par conteneurs est confrontée à de « nombreuses sources potentielles d’inflation et d’instabilité », évoquant un climat « désastreux pour le secteur du transport maritime de conteneurs. Les mauvaises nouvelles affluent de toutes parts, plaçant le marché dans une position exécrable ». Cela induirait fortement des taux plus élevés qu’ils ne l’étaient en 2023… Ambiance. Asteelflash mentionne une grande insatisfaction des clients à propos des services de fret, en dépit de la baisse de leurs tarifs et d’une « légère amélioration » de leur fiabilité. En outre, l’effet de compensation du « faible niveau des taux de fret », par la mise en place d’une taxation supplémentaire et sans cesse plus prégnante, ne concourt pas à rallier les suffrages des chargeurs : ils désirent « plus de transparence et de visibilité ».
La crise observée en Mer Rouge s’ajoute à ces problèmes, et à d’ores et déjà occasionné une hausse de 44% des tarifs de fret maritime entre la Chine et la mer Méditerranée. Et pour cause : les porte-conteneurs transportent l’équivalent de quatre millions de caisses en acier de 20 pieds autour de l’Afrique afin d’éviter les attaques en mer Rouge. Asteelflash précise que la « hausse des prix s’étend à d’autres modes de transport de fret transcontinental », et occasionne des hausses du côté du fret aérien et ferroviaire entre la Chine et l’Europe. Quant aux tarifs transpacifiques, si l’on en croit le cabinet d’études maritimes Drewry, ils ont subi une inflation de 56%, à 3000 dollars pour un conteneur de 40 pieds, entre Hong Kong et Los Angeles.
Tous ces changements d’itinéraire sont très dynamiques et les transporteurs ont mis en place des traqueurs pour suivre les itinéraires des navires en cas de changement de dernière minute. Sans surprise, les impacts attendus sont une hausse des temps de transit, une pénurie d’équipement liée à des délais de transit allongés, et naturellement des tarifs majorés.