Hier, la CFDT et la CGT de ST ont adressé un courrier à Emmanuel Macron, Michel Barnier, Antoine Armand, Marc Ferracci, Nicolas Dufourcq (directeur général de Bpifrance) et Thomas Courbe (direction générale des Entreprises) afin de les alerter sur une possible restructuration de leur entreprise.
En effet, quelques phrases émises lors de la présentation des résultats du 3e trimestre par Jean-Marc Chéry, président du directoire et directeur général de ST, ont fait naître leurs inquiétudes. « Nous lançons un nouveau projet d’entreprise pour remodeler notre implantation industrielle, accélérant nos capacités de production en silicium vers le 300mm (Agrate et Crolles) et en carbure de silicium vers le 200mm (Catane), et redimensionnant notre base de coûts globale. Ce projet devrait aboutir à un renforcement de notre capacité à croître nos revenus avec une meilleure efficacité opérationnelle, se traduisant par des économies de coûts annuelles en millions de dollars dans le haut de la fourchette à trois chiffres à la fin 2027 », avait déclaré le dirigeant.
A travers ces propos, les deux organisations syndicales craignent un plan de réduction de la masse salariale. En effet, dans leur lettre commune, elles s’interrogent sur le devenir des sites de ST qui ne sont pas en mesure de passer au 300mm ni au carbure de silicium (SiC). Elles ont demandé la tenue de sessions extraordinaires du CSE Central et de l’European Works Council (Comité de Groupe Européen), afin que Jean-Marc Chéry puisse présenter « sa vision, sa stratégie industrielle, ainsi que les mesures qui lui permettraient de mettre en œuvre la réduction de coûts annoncée. » D’après la CFDT et la CGT, la direction ne répondra à leurs interrogations que le 18 décembre, lors du CSE Central ordinaire. Les syndicats déplorent que cette réponse intervienne près d’un mois après le Capital Market Days prévu le 20 novembre, événement durant lequel ST présentera sa stratégie aux marchés financiers et à la presse.
« Quelles que soient les pistes envisagées pour atteindre les objectifs fixés pour l’entreprise, la préservation de l’emploi et des compétences industrielles stratégiques en France et en Europe doivent demeurer des lignes rouges qu’ils convient de ne pas franchir », concluent la CGT et la CFDT qui ne manquent pas de rappeler que l’État français est l’un des actionnaires majoritaires du groupe et que ST a bénéficié de « subventions publiques, aides, crédits d’impôts, allègements de cotisations sociales, etc. »