Depuis un mois, les stocks ont permis de faire face à la demande, mais des difficultés vont bientôt apparaître. Des tensions sérieuses sont prévisibles dès la fin du mois d’avril ou le début du mois de mai.
Le deuxième observatoire des conséquences de la catastrophe au Japon sur l’électronique française, daté du 13 avril, que nous venons de nous procurer, se focalise sur les approvisionnements en composants électroniques dans le secteur automobile. Un secteur stratégique pour la France qui emploie 2,5 millions de personnes sur notre territoire.
Implantation des principales usines
de composants électroniques au Japon
L’industrie automobile est particulièrement vulnérable aux ruptures d’approvisionnement car elle travaille en flux tendus (même s’il existait 4 à 6 semaines de stocks en semi-conducteurs et en produits finis au moment de la catastrophe). Des conséquences importantes sont donc désormais à craindre tels que des arrêts de chaînes chez les constructeurs (notamment PSA, Renault et Toyota) entraînant du chômage technique et des répercussions en cascade chez les sous-traitants.
Depuis un mois, les stocks ont permis de faire face à la demande, mais des difficultés vont bientôt apparaître en composants et en matières premières stratégiques en amont de la filère électronique, prévient l’observatoire. La production automobile au Japon tourne encore à ce jour au ralenti, mais dès que le redémarrage sera effectif, des tensions en matière d’approvisionnement en composants vont se faire sentir.
Du fait de la préférence nationale, les grands comptes japonais comme Denso ou Hitachi seront servis en priorité. L’étude prévoit des tensions sérieuses dès la fin du mois d’avril ou le début du mois de mai, tensions qui devraient graduellement augmenter en juin et en juillet.
Chez les équipementiers, la priorité est actuellement à la recherche de secondes sources. Les efforts doivent notamment les condensateurs aluminium et les microcontrôleurs. Plusieurs usines de condensateurs aluminium, utilisés dans les airbags, le contrôle moteur, la direction électrique, ont été dégradées et il faudra trois mois avant qu’elles puissent reprendre leur production. Concernant les microcontrôleurs, 8 usines Renesas ont été touchées par le séisme du 11 mars. Etant souvent dédiés à une application, les microcontrôleurs ne sont pas substituables immédiatement. De plus, la requalification d’un autre fournisseur est complexe et coûteuse. La portabilité du logiciel associé à ces composants demande de l’ordre de six mois.
En conclusion, l’étude souligne qu’il existe des opportunités pour les fabricants de semi-conducteurs européens (notamment STMicroelectronics) de gagner ou de regagner des parts de marché dans le cadre du développement de secondes sources.
Rappelons que l’observatoire est réalisé à un rythme hebdomadaire pour le compte de la DGCIS (Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services) et de la Fieec (Fédération des industries électriques, électroniques et de communication). Il est consultable sur leurs sites Internet respectifs :
ministère de l’Industrie
Fieec.