Suites du séisme au Japon : difficultés à craindre dans le secteur industriel mais d’ampleur limitée

Le 23/05/2011 à 13:45 par Jacques zzSUEAYGhcIE

Les inquiétudes portent notamment sur les IGBT dont les lignes de production n’ont pas été touchées par le séisme, mais dont la fourniture est affectée par des causes indirectes : défaillance des fournisseurs de matériaux, d’eau, d’électricité et dégâts causés aux infrastructures de transport.

La dernière édition de l’observatoire de l’impact de la crise japonaise sur l’industrie électronique, publiée il y a deux jours sur le site du ministère de l’Industrie et réalisée par le cabinet Décision, fait le point de la situation dans la filière des équipements industriels et médicaux.

La production d’équipements électroniques pour l’industrie était de 7,8 milliards d’euros en 2010 et concernait 65 000 emplois dans les usines et les centres de R&D. Cette filière couvre des marchés très différents : transport (ferroviaire, maritime,…), conversion et distribution d’énergie, automatisme, médical, instrumentation, test et mesure. Elle représente une part prépondérante de la production électronique française d’équipements électroniques, avec un tiers de la production totale en 2010.

Sa consommation de composants électroniques est, dans l’Hexagone, de 1,2 milliard d’euros dont 48 % en semi-conducteurs, 15 % en circuits imprimés, 15 % en connecteurs et 8 % en condensateurs, et entre 2 % et 4 % pour les modules multipuces et hybrides et les autres familles de composants passifs.

Sur le marché mondial, les fournisseurs de semi-conducteurs qui s’adressent à ce secteur sont nombreux. L’offre est diversifiée avec un marché dominé à 50 % par les américains et où les japonais détiennent une part de marché mondial de 25 %, soit à peine plus que les européens (20 %). STMicroelectronics et Infineon ont d’ailleurs une présence significative dans les circuits intégrés pour le secteur industriel. Alors que les approvisionnements étaient déjà tendus en 2010, la catastrophe japonaise n’a fait, à ce jour, qu’allonger les délais de livraison. L’impact sera variable, mais d’ampleur globalement limitée, conclut la cellule de veille. Le séisme n’a pas causé d’arrêt de lignes de production en France, mais a seulement entraîné une diminution de la production, les stocks ayant permis de faire face à la demande.

Seules exceptions notables : les composants où la dépendance du Japon est forte, c’est-à-dire les condensateurs aluminium (comme dans l’automobile et l’aéronautique) et les IGBT, que l’on retrouve notamment dans le domaine ferroviaire, les éoliennes et les réseaux d’électricité. Les japonais dominent en effet le marché des IGBT avec plus de 60 % de part de marché. Les lignes de production d’IGBT n’ont pas été touchées par le séisme, mais la production a été affectée par des causes indirectes : défaillance des fournisseurs de matériaux, d’eau, d’électricité et dégâts causés aux infrastructures de transport.

En microcontrôleurs, l’impact est limité car de nombreux fournisseurs non japonais ont une solide présence en Europe, et car les produits utilisés dans les applications industrielles sont souvent plus proches des circuits standards.

Plus généralement, des difficultés d’approvisionnement sont cependant à craindre dès le 3è trimestre, voire plus tard, selon l’observatoire, qui rappelle qu’un cycle de production est de 15 semaines pour les semi-conducteurs.

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