Plus de 50% des composants passifs et d’interconnexion achetés par les entreprises françaises sont japonais. Des pénuries sont déjà ressenties en condensateurs aluminium, film et tantale.
Le troisième observatoire des conséquences de la catastrophe au Japon sur l’électronique française, qui vient d’être publié sur le site Internet du ministère de l’Industrie, se focalise sur les approvisionnements en composants passifs et d’interconnexion. Cet observatoire sera également mis en ligne sur le site Internet de la Fieec prochainement.
Selon la dernière évaluation du cabinet Décision qui date de deux ans, mais qui reste proche de la réalité, le marché français dans ce domaine est de l’ordre de 2,9 milliards d’euros avec une très forte part dans les secteurs suivants : aéronautique, défense et sécurité (34 %), automobile (23 %), industriel et médical (23 %). C’est donc dans ces secteurs que la dépendance est la plus forte.
Globalement, plus de 50 % des composants passifs et d’interconnexion achétés par les entreprises françaises sont japonais. La dépendance du marché français à l’approvisionnement en provenance du Japon est très forte en condensateurs, car le leadership japonais y est très important, en particulier en condensateurs aluminum. C’est aujourd’hui le point le plus sensible : 7 des 10 leaders mondiaux sont japonais et représentent plus de 80 % de la production mondiale. Le secteur automobile semble d’ores et déjà impacté (ces composants entrant dans la fabrication des airbags, des systèmes de contrôle moteur et des directions électriques). Un impact est également à prévoir à terme dans les secteurs aéronautique, Défense et industriel.
En condensateurs film et tantale, la pénurie existait avant la catastrophe japonaise et elle devrait s’aggraver à terme à cause des difficultés prévisibles concernant les matières premières. En revanche, aucune difficulté n’a été constatée en condensateurs céramique.
La dépendance à l’égard du Japon en claviers, commutateurs, interrupteurs, composants magnétiques, résistances et composants piézoélectriques pourrait créer d’autres phénomènes de pénurie d’ici quelques semaines. Cette dépendance est par contre moins marquée en connecteurs (du fait de l’existence de leaders américains et européens) et en circuits imprimés et circuits multipuces et hybrides où l’offre est régionalisée.
Le Gixel, groupement professionnel représentant les industriels des composants passifs et d’interconnexion, a pour sa part mené une enquête auprès de ses adhérents. 30 % d’entre eux se déclarent déjà impactés par les problèmes d’approvisionnement en provenance du Japon, et 60 % estiment qu’ils devraient l’être d’ici le début de l’été. Les constituants essentiels à la fabrication de composants sont d’ores et déjà manquants : résines, alliages cuivreux, encres photo-imageables, colles, crèmes à braser et métaux précieux ou spécifiques. L’enquête, qui analyse la situation famille de produits par famille de produits, est également disponible sur le site Internet du ministère de l’Industrie. On y trouve aussi un tableau de bord sur le fonctionnement des usines de composants passifs au Japon, fabricant par fabricant et usine par usine.