La société d’études a élargi à 80, contre 30 auparavant, l’échantillon de fabricants de semi-conducteurs auxquels elle demande régulièrement des informations sur leurs stocks de composants. Bilan : de nouvelles données qui amplifient grandement le phénomène de remontée des stocks constaté en juin dernier, et qui pointent un risque de surcapacité de production.
Selon un nouvel indicateur mis au point durant l’été par iSuppli, société d’études américaine, au troisième trimestre 2010, les stocks de semi-conducteurs détenus par les fabricants de composants ont augmenté de 1,5 jour par rapport au deuxième trimestre, à 75,9 jours. Cette valeur serait supérieure de 4,8 % à la norme pour ce trimestre, estime iSuppli.
Comptés en devises, ces stocks ont représenté 34,3 milliards de dollars, une valeur en hausse de 10,6 % par rapport à celle du deuxième trimestre. Une valeur qui approcherait aussi le maximum de 35,4 milliards de dollars enregistré au deuxième trimestre 2008.
Ces données sont plus alarmantes que celles de juin dernier fournies par iSuppli. Pour l’expliquer, la société d’études pointe un rapide revirement de la situation en même temps qu’elle annonce avoir travaillé à partir d’un nouvel échantillon de 80 fabricants de semiconducteurs contre un panel de 30 sociétés auparavant. La comparaison avec la situation au deuxième trimestre et au cours des trimestres précédents doit donc être interprétée avec précaution.
Au final, iSuppli pointe un possible excès de stocks au sein de la supply chain mondiale pour la fin de l’année. «Si la demande fléchit plus vite que ce qui était prévu, comme cela semble être déjà le cas dans quelques secteurs de l’électronique grand public comme les PC, des problèmes sont à craindre», prévient ainsi Sharon Stefield, analyste chez iSuppli.
«Les fabricants de composants vont devoir jongler entre un montant suffisant de stocks leur permettant de résoudre les problèmes de pénurie et d’augmentation des délais [constatés depuis le troisième trimestre 2009] et un probable fléchissement de la demande mondiale en électronique grand public en fin 2010», conclut cet expert.