Premier observatoire des conséquences de la catastrophe au Japon sur l’électronique française

Le 12/04/2011 à 11:36 par Jacques zzSUEAYGhcIE

Une intensification de la crise est à prévoir aux 2è et 3è trimestre avec des hausses de prix de 15 à 20% sur les tranches de silicium et de 5 à 10% sur les composants.

Conformément à ce qu’avait annoncé le ministre de l’Industrie, Eric Besson, dès le lundi 28 mars, la DGCIS (Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services) et la Fieec (Fédération des industries électriques, électroniques et de communication) rendent publique la première édition de l’observatoire des conséquences de la catastrophe au Japon sur l’électronique française. Réalisée par le cabinet Décision, se focalisera, chaque semaine, sur un secteur différent. Elle sera mise en ligne sur les sites Internet de la DGCIS et de la Fieec. Pour sa première édition, elle se consacre plus particulièrement sur la situation dans le domaine des semi-conducteurs.

La dépendance du marché français à l’approvisionnement en semi-conducteurs est particulièrement forte en automobile, assez élevée dans les secteurs de l’industriel, du médical, de l’aéronautique, de la défense et de la sécurité, et moyenne dans le domaine de la distribution. Elle est par contre faible dans les cartes à puce, le grand public et les télécoms. Le cabinet Décision conclut que la part du marché français détenue par les entreprises japonaises est globalement de 15 à 20%.

Par familles de produits, la dépendance du marché français à l’approvisionnment en semi-conducteurs du Japon est très forte en microcontrôleurs, microprocesseurs et mémoires, forte en composants discrets, optoélectronique, capteurs et actionneurs, et moyenne en circuits logiques MOS. La dépendance du Japon est par contre faible en composants analogiques.

Selon Décision, 40 sites de production de semi-conducteurs ont été impactés par la catastrophe du 11 mars, notamment les microcontrôleurs, mémoires, circuits standards, composants discrets de puissance, capteurs et composants pour la vidéo. Plusieurs sites majeurs de fabrication de silicium ont été arrêtés (SEH, MEMC, Sumco) à hauteur de 25 à 30% de la capacioté de production mondiale (mais sensiblement plus en 300 mm). A ces difficultés s’ajoute une instabilité de la production d’électricité pouvant limiter fortement le redémarrage et l’intégrité des process.

Les vulnérabilités les plus probables concernent les applications pour l’automobile, l’industriel et la gestion de l’énergie, et les matériaux pour la microélectronique (silicium, matériaux chimiques). Une intensification de la crise est à prévoir aux 2è et 3è trimestre du fait de l’épuisement des stocks, de la saisonnalité de la demande (accroissement au 2è trimestre, pic au 3è trimestre) et de la préférence nationale des japonais et des grands comptes mondiaux. Dans les mois à venir, des hausses de prix de 15 à 20% sont à prévoir sur les tranches de silicium et de 5 à 10% sur les composants.

Actuellement, les conséquences sont encore faibles, car les évènements sont survenus dans un contexte des détente des flux et de disponibilité des matériaux. Aussi, peu d’incidents de production dus à des ruptures d’approvisionnement sont à signaler à ce jour.

L’étude compléte est (ou sera bientôt) accessible sur les sites du ministère de l’Industrie et de la Fieec.

Copy link
Powered by Social Snap